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Tristan Lopin : “Je n’avais pas prévu d’être humoriste !”

25 septembre 2017, par Untitled Magazine

Parti pour être réalisateur, Tristan Lopin et son spectacle “Dépendance affective” font aujourd’hui salle comble. Après avoir assisté à son One Man Show, nous sommes partis à la rencontre de ce jeune parisien qui cartonne sur les planches comme sur la toile.

En ce moment tu jongles entre spectacle et vidéos, par quoi as-tu commencé ? J’ai déjà débuté par le spectacle il y a deux ans et demi. Ma Première était le 8 janvier 2015, au lendemain des attentats de Charlie Hebdo, comme tu l’imagines ce n’était pas très détendu… Les vidéos sont venues à peu près six mois après avoir commencé le spectacle, à l’été 2015. Au début je n’avais pas trop trouvé mon format et sur internet ça a vraiment bien marché en février 2016 quand j’ai fait la vidéo “j’ai recouché avec mon ex” qui a beaucoup été partagée. À partir de là c’est devenu plus viral.

https://www.youtube.com/watch?v=wPg8rDaBnZE

Comment as-tu choisi ce métier ? À la base j’ai fait une école de cinéma, je voulais être réalisateur. J’ai réalisé deux courts-métrages, puis je suis rentré dans une équipe et je m’occupais des costumes pour les films. Un jour j’ai rencontré Bérengère Krief (Marla dans Bref), elle a lu ce que j’écrivais sur internet pour un blog d’amis et elle m’a dit que je devrais monter un spectacle. Elle m’a soufflé l’idée et ça m’a tenté.

C’est donc à partir de là que tout est parti ? Oui, ensuite je prenais des cours du soir, trois heures par semaine à l’école du One Man Show, c’était le soir, pour tester. Puis j’ai rencontré mon metteur en scène là-bas, il m’a dit, “dans six mois donne-moi le texte que tu aimerais jouer en entier, écris ton spectacle”. C’est venu comme ça !

Et les vidéos dans un second temps ? Après plusieurs mois à jouer mon spectacle, je me suis dis que c’était une bonne idée de donner un autre support aux gens pour qu’ils me découvrent. Grâce à l’école de cinéma, j’avais déjà de bonnes bases et donc je me suis lancé dans les vidéos. Les gens sont assez branchés sur internet, et ça me permet d’aborder d’autres sujets qui m’intéressent mais que je ne peux pas insérer au spectacle.

Initialement tu ne voulais donc pas être humoriste… Non pas du tout ! J’ai toujours eu un petit côté blagueur mais je voulais faire du cinéma ! Tout cela est vraiment parti quand mon réalisateur m’est tombé dessus. Ensuite, j’ai écrit le spectacle et je le joue depuis. Il change pas mal, à la rentrée il va encore évoluer.

Il y a déjà eu beaucoup d’évolutions ? Oui ! Au début le spectacle s’appelait “Tristan Lopin pense comme une nana”, jusqu’en décembre dernier. Depuis janvier 2017, j’ai signé avec une production, on a changé le titre en “Dépendance affective”.

C’est un nouveau spectacle ? Non, c’est une nouvelle version. Pas mal de choses ont bougé. Certaines personnes venues il y a deux ans et qui reviennent me le disent. C’est bien de changer, ainsi les gens reviennent.

Depuis le début tu joues au théâtre du Marais ? Non, j’ai commencé à Pigalle, au théâtre Le Bout, durant un an. C’est une quarantaine de places. Ensuite, j’ai joué à la Comédie des Trois Bornes dans le 11ème. Une quarantaine de places aussi, j’y ai joué deux, trois fois par semaine pendant un an. Maintenant je suis au théâtre du Marais, il y a 100 places. Je me produis trois fois par semaine, ça fait 300 personnes, ça commence à être pas mal !

À l’écriture de ton spectacle, quel a été ton fil rouge ? Je me suis rendu compte que je parlais beaucoup de relations amoureuses dans ma vie de tous les jours avec mes ami(e)s. J’ai réalisé qu’on parlait tous de la même chose ! On a tous vécu une rupture amoureuse super douloureuse, on a tous ce point en commun et pourtant on ne le partage pas vraiment. Je me suis tout de suite dit que c’était un bon sujet, ça touche tout le monde et ce sont des passages qui marquent nos vies. J’ai très vite su que c’est comme cela que je voulais axer mon spectacle.

C’était important de mettre en avant le lien social ? Oui, et je voulais essayer de refléter un peu ce qui se passe aujourd’hui. On dit ou fait des choses, on consomme, pas forcément parce qu’on en a envie mais parce qu’on veut, inconsciemment, satisfaire le regard des autres. Je trouve qu’on est assez préoccupés par l’image qu’on renvoie, parfois on est un peu dans le paraître. On fait des choix qui ne sont pas toujours les nôtres en fait, j’essaie d’interpeller un peu les gens sur cela.

https://www.youtube.com/watch?v=cRZXvbCN9lw

À certains moments, j’avais l’impression que ton spectacle était une thérapie… Oui ! Moi je l’ai écrit pour cela le spectacle ! Parce que j’avais le sentiment que ça pouvait parler aux gens ! On a tous vécu cela, on a tous cru, après s’être fait larguer qu’il n’allait plus rien se passer, que c’était horrible et qu’on ne rencontrerait plus jamais personne. J’ai eu envie de dire : “non”. C’est triste mais on passe à autre chose. Je voulais rassurer les gens, au-delà de les faire rire, les booster pour aller de l’avant. Il y a d’autres personnes, de nouvelles rencontres et découvertes à faire, la vie change...

Tu fais quelques blagues plus politiques, sur le racisme, l’homophobie... C’est un terrain qui pourrait t’intéresser ? C’est vrai que je lance des petites piques politiques et c’est une chose que je fais de plus en plus. Je pense qu’il est important de le faire quand on a un peu de visibilité. On peut essayer de changer un peu les mentalités tant bien que mal. Je trouve qu’il y a encore trop de racisme et de personnes renfermées sur elles-mêmes, j’essaie de véhiculer des messages de tolérance et bienveillance. Dans les vidéos, je m’engage aussi de plus en plus. Je pense qu’il est indispensable de véhiculer de tels messages aujourd’hui.

Tu sembles très proche de ton public ? Oui, j’essaie ! J’ai aussi écrit le spectacle parce qu’aujourd’hui les gens ne se parlent pas toujours. On a des fois du mal à communiquer entre nous, ça me paraissait indispensable qu’on ne soit pas en mode spectacle mais qu’on partage vraiment quelque chose entre nous, comme si on était ensemble dans mon salon. À la fin je propose toujours aux gens d’aller boire une bière et il y a toujours du monde ! Je suis content de voir que les gens se rencontrent et se posent ensemble.

Quand va commencer la tournée ? En septembre ! Je vais me balader dans toute la France tout en continuant de me représenter à Paris.

Tes rêves de réalisateur se sont-ils définitivement envolés ? Non ! J’y reviendrai très sûrement ! Dans la vie on va quelque part, on revient, on y retourne… L’avenir nous le dira, mais oui, j’y pense !




auteur
Le webzine des plaisirs culturels.


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