Pour son arrivée à la tête du Nouveau Théâtre de Montreuil, rebaptisé Théâtre Public Montreuil, la metteuse en scène Pauline Bayle a repris son adaptation du diptyque homérique Iliade et Odysée créées respectivement en 2015 et 2017. En tournée.

Comme pour sa version des Illusions perdues, présentée il y a deux ans  et qui continue de tourner tant son enivrante fougue parle à notre présent, Pauline Bayle a choisi l’épure pour faire revivre ces deux récits fondateurs de la culture occidentale. Ni colonnes grecques, ni toges ou armures, mais seulement  cinq comédien.ne.s sur la vaste scène noire. Les personnages et les situations se suivent, des souvenirs surgissent chez les spectateur.rice.s, sans que visuellement beaucoup de modifications soient apportées - hormis sur la lumière dont les effets sont remarquables.

Tout l’enchainement, le déroulé des différentes intrigues, les changements de personnages, reposent sur ces cinq comédien.ne.s. Il suffit par exemple d’une modification du ton, de la gestuelle et de la posture pour que Hera s’efface et qu’apparaisse Achille sur le même corps. Et peu importe que le personnage convoqué soit un homme et que ce soit une femme qui le joue, ou inversement, il n’est pas question de division genrée dans l’interprétation. Seuls les mots répétés, remâchés, digérés, apprivoisés sont tolérés comme repères.

C’est un théâtre de comédien.ne.s que proposent là encore Bayle aidée par une jeune troupe enlevée. Un théâtre aux airs de conte dont les vibrantes réminiscences se prolongent longtemps après que le camp ait été levé.

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Iliade et Odysée
adaptation et mise en scène Pauline Bayle, d’après Homère
avec Soufian Khalil, Viktoria Kozlova, Mathilde Méry, Loïc Renard, Paola Valentin
À l’Équinoxe, scène nationale de Châteauroux le 3 décembre.

Vincent Bourdet

Curieux de la rencontre des vivant.e.s, Vincent flotte de forme en forme. Théâtre, musée, salon, cuisine sont la politique de ses écrits