Un metteur en scène tordu propose à une brochette de comédiens médiocres de réaliser un spectacle hommage au célèbre Jean Vilar. Problème : ils n'ont qu'une journée pour improviser et inventer les textes de la représentation qu'ils joueront le soir même. Une difficulté qu'ils ne surmonteront pas, contrariés par l'incompétence des acteurs et l'apparition des fantômes du théâtre.
Du théâtre dans le théâtre. Une représentation de représentation qui liée, font de Ah! Le grand homme un spectacle aussi chaotique que celui qui tente de se créer sous nos yeux. La faiblesse des acteurs, l'absurdité des dialogues, le manque de mise en scène sont eux bien réels. C'est le nauffrage de deux spectacles simultanés auquel nous assistons.
La scène semble vide. Les acteurs se déplacent n'importe comment, piètinent, tournent et nous font tourner en rond. Et quand ils se décident à entrer en action c'est pour crier, hurler, sauter dans tous les sens. L'imitation gratuite du rugissement d'un lion par exemple. L'incohérenre régne sur les planches comme dans nos esprits, accrue par une mise en scène (Panchika Velez) quasi absente. Rapidement l'intrigue s'épuise -dès le début on a conscience que la pièce ne pourra jamais être jouée- sans qu'aucuns renouvellements viennent nous surprendre. Le fil se rompt à tel point qu'on ne retient que le jeu d'Yvan Le Bolloc'h, fier et imposant, et une scènette poilante de déguisement de cheval. Tout le reste est un brouillon assez grotesque et ennuyeux.
Ah ! Le grand homme
Auteur : Pierre et Simon Pradinas / Mise en scène : Panchika Velez avec Yvan Le Bolloc'h, Jean-Jacques Vanier, Jean-luc Porraz, Stéphan Wojtowicz, Aurélien Chaussade, Jean-Pierre Malignon et Serena Reinaldi. Théâtre de l'Atelier 1 place Charles Dullin, 75018 Paris Ligne 2, métro Anvers Du 22 janvier au 22 mars 2016 37 euros (catégorie 1), 29 euros (catégorie 2), 17 euros (catégorie 3), 10 euros (jeune)