Quand il n'officie pas au micro de France Inter avec sa complice Charline Vanhoenacker pour Si tu écoutes j'annules tout, Alex Vizorek s'empare de la scène du théâtre de la Pépinière pour une heure de rire (intelligent) !
"Je suis belge ! Je le précise toujours au début du spectacle. Vous nous pardonnez plus de chose vous les français car vous pensez qu'on a pas toutes les frites dans le même panier".
Dès le début du spectacle l'humoriste met en garde : il est belge et il assume. Jouant de clichés et de dérision, il taquine ses origines pour le plus grand plaisir des spectateurs. Une mise en bouche avant de passer aux choses sérieuses : les arts. La musique classique, la sculpture, la peinture... tout est passé au crible sous son regard intelligent et décalé. Car derrière la forme classique du one man show se dissimule une certaine pédagogie, initiation de l'art.
Il n'hésite pas à se moquer du célèbre film de Luchino Visconti, Mort à Venise, grand classique du cinéma italien de 2h11 où le premier mot du personnage est prononcé au bout de 15 minutes. A rire de Kasimir Malevitch et de son somptueux carré blanc sur fond blanc. Où d'interroger sur la pratique d'un instrument peu reconnu : la cymbale qui selon lui ne comporte que deux notes : le cling et le shh. "Quelqu'un dans la salle a déjà connu un cymbaliste ?".
Entre une oeuvre de Monet et une citation de Malraux, il lance une petite blague de cul pour comme il le dit : récupérer son public. "J'aime écouter Schuman, regarder Ingrid Bergman et baiser des salopes". Ca fonctionne à chaque fois. Et pour être sûre que le public ne lâche pas en route, il organise même un quizz interactif, invitant les spectateurs à réagir sur des tableaux projetés en fond.
Avec aisance et originalité, Alex Vizorek offre un spectacle aussi divertissant qu'intelligent. Avant de nous quitter, quelques interrogations en tête : Comment on fait les zèbres pendant l'apartheid ? Comment le morse a t-il vécu la fin du télégraphe ? Si un cacatoès est constipé est-ce qu'on peut l'appeler toès ?