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Eté 2024 : 3 livres à mettre dans sa poche #1

27 juin 2024, par Untitled Magazine

Pour la huitième année consécutive, tout l’été, et chaque semaine, Untitled Magazine vous propose trois livres à lire. Que vous soyez dans votre maison de campagne, au bord de la plage, entre amis ou encore au travail, vous devriez trouver votre bonheur.

King Kasaï, Christophe Boltanski

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C’est à l’histoire coloniale de la Belgique que Christophe Boltanski a consacré un ouvrage d’abord publié dans la collection Ma nuit au musée aux éditions Stock. Il a en effet passé une nuit à l’Africa Museum de Tervuren, banlieue de Bruxelles. Ce n’est pas donc n’importe quel musée qui a été choisi : celui-ci a été voulu par Leopold II pour célébrer la colonisation du Congo par la Belgique et a été le lieu d’expositions universelles. Il représente donc les atrocités commises par la Belgique au Congo, les pillages sur le territoire et les morts d’indigènes déshumanisés pour le plaisir des Belges.

L’ambiance créée par Christophe Boltanksi dans ce roman est à la hauteur du malaise ressenti par l’auteur lors de sa présence et son errance dans ces salles, et se transmet particulièrement bien à la lecture. Difficile de soutenir la vue de cet éléphant empaillé, le King Kasaï, mais également le récit d’une famille de nobles belges qui a activement participé, dans le rôle de colonisateurs, de chasseurs, de fonctionnaires ou de financiers, à cette entreprise nationale d’assujettissement du peuple congolais.

Accompagnant sa visite d’une réflexion autour du bien-fondé de la survivance de ce genre de musées à la gloire de la colonisation, Christophe Boltanski nous propose de nous interroger sur notre rapport à cette sombre période de l’histoire et aux formes d’hommage qui lui sont encore rendues, plus ou moins ouvertement.

Critique rédigée par Mathilde Ciulla

"King Kasaï", Christophe Boltanski, Editions Folio, 160 pages, 7,80€

Comment j’ai tué mon père, Sara Jaramillo Klinkert

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A l’âge de onze ans, Sara perd son père, avocat colombien, assassiné par un tueur à gages. Pour la fillette, qui grandit dans une famille aimante et privilégiée, rien ne sera plus jamais comme avant. Cet acte soudain, auquel on ne s’attend pas quand on est si jeune, viendra à tout jamais l’obliger à quitter prématurément l’enfance. Comment devenir adulte quand une telle violence s’abat sur l’innocence ? Comment aider sa mère qui doit élever seule ses cinq enfants ? Comment consoler ses frères face à ce terrible drame ?

Il aura fallu plus de trente ans à la journaliste Sara Jaramillo Klinkert pour mettre des mots sur ce qu’elle a vécu à onze ans. Dans ce livre, chapitre après chapitre, elle revient sur le drame qui a ébranlé sa famille et explore les conséquences sur sa vie et celle de ses proches. Sans jamais se plaindre, elle se remémore ses souvenirs d’enfants pour affronter ses traumatismes et la terrible épreuve qu’est de grandir au sein d’une famille meurtrie. Seule, elle devra faire face à la panique, à ses cauchemars qui la hante, et à cette peur qui encore aujourd’hui la paralyse rien qu’à la vue d’une moto.

Porté par une langue à la fois douce et sensuelle, l’autrice livre un récit bouleversant dans lequel elle retrace le passé et fait de son chagrin une réelle force. 

Comment j’ai tué mon père, Sara Jaramillo Klinkert, traduit par Anne Plantagenet, Editions Pocket, 192 pages, 7,30€

Fairyland, Alysia Abbott

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Biographie haute en couleur de Steve Abbott, le père de l'autrice et narratrice, Fairyland nous raconte l'histoire de ce duo père et fille atypique au coeur de San Francisco dans les années 70. Fille biologique de Steve Abbott, qui après la mort de sa femme, décide de vivre pleinement son homosexualité, Alysia raconte son enfance sur la cote Est avant le grand départ pour San Francisco et la liberté. Portrait sensible et touchant d'un père parfois à côté de la plaque et pourtant aimant, Steve Abbott tente de consilier sa vie sexuelle, ses envies de liberté et de sorties avec la vie de père célibataire. 

Alysia Abbot y raconte la vie dans la commnauté gay de San Franscico, elle raconte les appartements miteux, les difficultés financières mais elle raconte aussi comment ce père a toujours essayé d'enchanter leur réalité. Poéte et militant, les écrits de Steve Abbott sont importants dans les magasines, revues et receuils de l'époque, même si ces oeuvres ne sont pas venues jusqu'à nous. Après sa mort, elle a aussi récupéré les carnets de son père, elle en restranscrit certaines pages qui la concernent, des réflexions, des doutes ou des anecdotes. 

En reflet de cette douce folie qui court dans leur foyer, elle raconte aussi la maladie de son père, le sida. Lorsqu'elle part faire ses études à New-York puis son année à Paris, son père contracte le sida, si au début il ne partage pas grand chose, elle lit entre les lignes. La dernière partie du récit est plus sombre mais montre tout autant que le reste du récit l'amour d'une fille pour son père, aussi difficile que cela peut-être parfois face à ce père original. 

Un récit d'amour profond, joyeux et drôle qui nous entraîne dans la vie festoyante d'un père et sa fille. 

Fairyland, Alysia Abbott, traduit par Nicolas Richard, Editions Christian Bourgois, 450 pages, 10€

Ils sont également en poche :

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