Comme presque à chaque fois, les romans de Veronique Ovaldé tournent autour d’histoires de famille. « Soyez imprudents les enfants » débute dans l’Espagne post-franquiste, du début des années 80. Dans la cité d’Uburuk, ville modèle et imaginaire, Atanasia Bartolome, 13 ans, s’impatiente. « Ce n’est jamais évident, de sortir au grand jour quand on a vécu si longtemps cadenassé, la lumière éblouit et le grand air fatigue ». Née en 1970, la jeune héroine vit dans une Espagne, qui a connu quarante ans de régime fasciste. Outre les mensonges familiaux et les silences de sa mère, c’est une enfant déterminée à abandonner ce monde.
Un roman d'apprentissage
Et un matin de juin 1983, Atanasia quitte rapidement l’enfance lorsqu’elle découvre le tableau d’une femme nue dans une grande exposition au musée d’Art et du Patrimoine de Bilbao. « Atanasia avait 13 ans. Un âge pour les énigmes ». Bouche bée devant cette peinture, elle veut en savoir plus sur cet artiste. A 18 ans à peine, la jeune fille quitte Bilbao pour découvrir la vérité sur Roberto Diaz Uribe. A des kilomètres de chez sa mère, elle vivra dans une chambre de bonne et fera la rencontre d’un chercheur russe, alcoolique et parfois, agressif.
« Soyez imprudents les enfants » est le premier conseil donné aux enfants Bartolome lorsque vient le moment de quitter le nid. Bien décidée à vivre sa vie, Atanasia prendra son destin en main et, sans le savoir, changera le cours de l’histoire. Avec un titre qui sonne comme un conseil, la romancière publie un roman d’apprentissage et d’émancipation qui replace la culture dans notre société. Les personnages, principalement tous des femmes, puissantes et inoubliables nous saisissent. Oubliant ses nombreuses contrées imaginaires, Veronique Ovaldé replace sa fiction dans des lieux bien réels. Pour son dernier roman, l’auteure signe un roman poignant, plein de fantaisie et composé de son humour habituel.
Soyez imprudents les enfantes, Veronique Ovaldé, Edition Flammarion, 20 euros