Histoire d'amour loufoque, brûlante et totalement contemporaine, Cléopâtre et Frankenstein est une ode à l'amour et à l'imperfection des êtres qui peuplent notre monde. Coco Mellors signe un premier roman drôle et mémorable sur le plus grand des sujets : l'amour.
New-York. Cleo a environ 25 ans quand elle rencontre à une fête Frank qui a une quarantaine d'années. Elle est étudiante, elle est anglaise, elle a terminé ses études d'art mais elle est sur le point de perdre son visa. Lui est un publiciste renommé, qui surfe sur son succès, alcoolique notoire. Et pourtant, c'est le coup de foudre.
Elle est Cléopâtre, il est Frankenstein. Pendant un an, on suit leur histoire d'amour, chacun avec ses névroses, ses problèmes, leur folie commune et singulière qui s'accorde parfois et qui parfois les sépare.
Au sujet de l'amour
C'est le tourbillon de la passion qui porte ce roman. L'amour fou et réciproque entre Cleo et Frank qui semble aspirer tout ce qui se trouve sur son passage. Mais cet amour semble aussi instable que les protagonistes. Cleo se débat avec ses rêves de créations artistiques et ses problèmes familiaux, une mère suicidaire et un père démissionnaire. Frank s'est construit sans père avec une mère abusive et une demi-soeur des plus bancales. Si Cleo se bat contre ses démons intérieurs, Frank se noie dans l'alcool.
"Mais Frank regardait Cleo. Elle soutint son regard. Elle sourit, et il sut qu'il était pardonné pour la veille. Elle était bel et bien sensible, mais elle savait être dure. Il s'était époumoné pour attirer son attention, mais elle n'avait rien entendu. Alors, heureuse ? avait-il hurlé à travers la vitrine, au milieu de la neige tourbillonnante. Je te rends heureuse, là ?"
A côté des moments d'intimité, de rire et de confiance, les deux amoureux se forcent à affronter leur folie, l'un par rapport à l'autre sans vraiment trouver de solution. Coco Mellors cerne les enjeux d'une relation amoureuse d'aujourd'hui dans une ville qui ne dort jamais et dans un monde privilégié. Elle écrit un amour addictif et destructeur.
Roman d'amitié, l'auteure défie les relations toxiques comme les relations d'enfance. Coco Mellors écrit sur toutes les conjugaisons de l'amour. C'est une histoire d'amour moderne, qui tord le cou aux clichés avec humour et douceur.
Au sujet des addictions
Au milieu de cette histoire, Coco Mellors aborde le sujet des addictions : celle à l'alcool, celle à la drogue, les troubles dépressifs. L'auteure écrit autant les symptômes, les relations qui se compliquent, la perte des amitiés entre les uns et les autres. Il y a l'alcoolisme de Frank qui inquiète Cleo, Zoé et l'alcool, Audrey et le sexe, Quentin et la drogue. Tous naviguent à vue.
"Frank avança droit sur elle et vint placer son visage tout près de celui de Cleo. Ils avaient atteint le point culminant de toutes leurs disputes, de chaque parole cruelle qu'ils avaient proférée contre l'autre. Il ne restait plus rien à protéger. - Tu es la pire chose qui me soit arrivée! rugit-il"
Coco Mellors analyse aussi les relations amoureuses et familiales à travers le prisme des addictions. Cette addiction qui détruit le couple de Frank et Cleo, mais aussi les tendances suicidaires de Cleo et son rapport avec sa mère. Elle décrit les relations compliquées qu'on peut parfois entretenir avec nos parents à travers ses personnages mais aussi quelles résolutions on peut y apporter.
"Frank ne l'avait pas cuisiné au sujet du suicide de sa mère, mais il s'était mis à traîner près des portes d'un air nerveux, pour l'observer en douce quand elle lisait ou regardait la télévision. Il guettait les fissures. [...] Elle n'avait pas voulu que Frank voit sa tristesse, si vieille et si laide."
Elle fait aussi la part belle à la création et au pouvoir salvateur que peut avoir l'art.
Cléopâtre et Frankenstein est une fresque amoureuse contemporaine. Coco Mellors porte une nouvelle voix de la littérature, résolument moderne et artistique.