logo UNTITLED MAGAZINE
Le webzine des plaisirs culturels
Rechercher
Instagram Facebook Twitter

"L'espion qui aimait les livres" de John Le Carré

30 décembre 2022, par Mathilde Jarrossay

Ultime roman de John Le Carré, L'espion qui aimait les livres est un roman d'espionnage passionant qu'on a du mal à lacher comme souvent avec les romans de l'auteur. Deux ans après le décés de ce dernier, ce dernier opus conclut l'oeuvre de ce grand auteur de romans d'espionnage.

Julian, ancien trader de la City, ouvre une libraire dans une petite station balnéaire en Angleterre, mais ce qu'il pensait comme un job tranquille se voit boulversé par sa rencontre avec un certain Edward Avon, un universitaire retraité. Qui est cet homme mystérieux ? Qui est sa femme, Deborah, qui semble elle aussi cacher un secret ? En parallèle de l'histoire de Julian, se lit celle des renseignements britanniques aux prises avec une fuite peut-être en lien avec un ancien agent de terrain polonais, Florian. Qu'est-ce qui relie toutes ces intrigues ?

Des espions et des hommes

Comme dans tout bon roman d'espionnage, les questions sont nombreuses. Les deux protagonistes sont épaulés par des personnages tout aussi mystérieux comme Stewart Proctor, la fille de Edward ou sa femme Deborah. Quels sont les liens qui relient tout ces personnages ensemble ? C'est ce que John Le Carré nous explique tout au long du livre, en infiltrant les services secrets britanniques.

"Car les professionnels du renseignement d'un certain âge savent bien que, si des sujets sensibles doivent être discutés, mieux vaut le faire dans une pièce dépouillée, sans mur mitoyen ni lustre."

Encore une fois, l'auteur se joue de ses lecteurs merveilleusement bien. Il ne nous laisse que de faibles indices pour comprendre jusqu'à la clef finale. Pendant ce temps, le lecteur a le loisir d'observer les espions dans leur environnement naturel, les cancans des voisins sur eux et aussi les rivalités qui forment leurs amitiés. 

Les failles du systèmes

Ce que met en exergue ce roman c'est l'erreur humaine et par là les services de renseignement aussi. C'est comme un rappel, toute chaîne humaine tient à ces êtres humain dont parfois le secret est trop lourd à porter. Mais alors qui est le maillon faible ? C'est ce que tente de découvrir Proctor, le chef de service mais aussi le lecteur. On mène l'enquête avec les services de renseignements, même si John Le Carré est capable de nous perdre avec les différents personnages.

"Il se demandait comment cela pouvait bien être de se forger dans ce creuset de culpabilité et de honte. De savoir que même si on y consacre sa vie, on n’arrivera jamais à effacer cette souillure. De s’investir tout entier chaque fois pour finalement voir tout s’effondrer." 

Mais cette erreur humaine se déploie aussi dans les familles des différents personnages. Les adultéres, les enfants qu'on laisse derrière soi, les amants et les maitresses, ce sont autant d'échelon secondaire qui mettent en périle les secrets des espions. 

Dernier livre et dernier hommage à John Le Carré, ce roman d'espionnage n'épargne pas les espions, au contraire. A lire d'une seule traite car qui voudrait referme un polar sans savoir qui est la faille dans ce système ?

150346_couverture_Hres_0.jpg

"L'espion qui aimait les livres", John Le Carré, traduit par Isabelle Perrin, 240 p., 22€




auteur
Passionnée de littérature depuis toujours, après des études d’édition, c’est finalement le spectacle vivant qui emporte Mathilde mais elle a toujours une bibliothèque conséquente. Elle écrit sur Untitled depuis 2017 dans la rubrique livre, autant de littérature contemporaine, française et étrangère mais aussi des sélections de livres jeunesse.


Retour

Articles similaires

"Une Valse pour les Grotesques", un livre de Guillaume Chamanadjian
Rentrée littéraire : "Le désastre de la maison des notables" de Amira Ghenim
Rentrée littéraire : "Bien-Être" de Nathan Hill
Rentrée littéraire : "Houris" de Kamel Daoud
Rentrée littéraire : "Pages volées" d'Alexandra Koszelyk
Rentrée littéraire : "Aux ventres des femmes" d'Huriya
Rentrée littéraire : "Au soir d'Alexandrie" de Alaa El Aswany
Rentrée littéraire : "Tout brûler" de Lucile de Pesloüan
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Site réalisé par
Ciel Bleu Ciel