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La rentrée littéraire 2021 est en poche #1

10 décembre 2022, par Untitled Magazine

Il est parfois difficile de faire le tri parmi les presque 600 ouvrages qui sortent à chaque rentrée littéraire, et il est surtout trop cher de tous les acheter en grand format. Alors, pour celles et ceux qui sont patient.e.s, voici quelques livres de la rentrée littéraire de l'année dernière qui sont désormais disponibles en poche !

907 fois Camille, Julien Dufresne-Lamy

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Cette fois-ci, c'est pour raconter l'histoire de l'une de ses amies, Camile, que Julien Dufresne-Lamy prend la plume. Construisant autour des souvenirs que lui racontent son amie, l'auteur retrace la vie de celle qui est la fille de Dodo la Saumure, un illustre proxénète, souvent connu pour ses liens dans les affaires DSK. A travers ce récit, c'est bien la difficile construction de Camille en tant que fille puis que femme qui a dû composer avec l'absence de ce père, mais aussi avec les rapports de domination et d'exploitation que ce père entretient avec les femmes, notamment au sein de ses maisons closes. Julien Dufresne-Lamy met également en avant l'importance du cercle de femmes qui s'est constitué autour de Camille, de sa mère, de sa grand-mère et d'autres filles dont Dodo ne semblait pas s'occuper davantage et de la sororité qui en est ressortie.


C'est un roman sensible, intime que nous propose l'auteur : il s'interroge sur la façon d'écrire la vie d'une amie à partir de son récit, la recherche de la vérité à travers l'écriture malgré la transmission orale, la puissance des liens familiaux et la possibilité du pardon. 

Critique rédigée par Mathilde Ciulla

"907 fois Camille", Julien Dufresne-Lamy, Editions HarperCollins Poche, 7,70€

Le créateur de poupées, Nina Allan

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Artiste reconnu, Andrew Garvie crée des poupées à partir de morceaux récupérés en brocante. Il correspondant avec une femme, elle aussi fan de poupées, Bramber Winters, qui réside et travaille au sein d’un établissement psychiatrique dans les Cornouailles. A l’origine de leurs échanges, une petite annonce publiée par ses soins un an auparavant, initialement motivée par un intérêt fort pour la personnalité et l'œuvre d’Ewa Chaplin. Une polonaise, qui émigra à Londres lors du début de la seconde guerre mondiale, qui fabriqua un nombre limité de poupées “réelles et non réconfortantes”. Au fil des échanges, les poupées disparaissent pour laisser place à l’intime. Andrew, amoureux, prend la décision d’aller à la rencontre de la jeune femme pour lui faire une surprise. Seul, il traverse l’Angleterre d’aujourd’hui, allant d’hôtels et restaurants tristes, où la solitude se mêle à ses souvenirs.

A travers ces pages, Nina Allan mêle la destinée d’un amateur de poupées et les contes mystiques d’une mystérieuse artiste écrivaine. Ces vraies ou fausses nouvelles, dans lesquelles on croise un homme estropié, une enfant difforme ou une romancière borgne, sont autant de petites histoires qui complètent la structure du Créateur de poupées. Jouant avec plaisir entre la fracture de la réalité et de la mémoire, l’autrice nous transporte dans son monde, fait de passé et de présent, de vie ou de mort, entre réalité et création.

Critique rédigée par Marie Heckenbenner

"Le créateur de poupées", Nina Allan (traduit par Bernard Sigaud), Editions 10/18, 456 pages, 9,10€

Climax, Thomas B. Reverdy

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Une plateforme pétroilière en Norvège, un ingénieur qui revient au pays, un géologue et ceux qui ne sont jamais partis. Voilà le décor de ce nouveau roman de Thomas B Reverdy. Alors qu'un accident advient sur la plateforme pétrolière dans le nord de la Norvége, Noah qui a fuit ce petit village revient pour constaté l'accident, la-bas il y a toujours Ana son amour de jeunesse mais aussi Anders, son ami avec qui il arpentait les glaciers. A la suite de cet incident, c'est aussi le glacier qui est en périle. 

Dans ce nouveau roman, Thomas B Reverdy fait un constat : celui du réchauffement climatique, la fonte des glaces, les fjords qui se gorgent mais aussi ce que fait l'activité humaine à la nature. Les affres du pétrole sur les fonds marins. Il annonce par le nom de la plateforme la fin du monde : Ragnarok. Cette fin du monde annoncée dans la mythologie nordique. 

Roman important et fataliste, l'auteur nous fait prendre conscience des catastrophes écologiques, des maux de la planéte infligée par la présence humaine et comment l'homme détruit tout. Aussi effrayant que nécessaire, ce roman nous place au coeur de l'actualité.

Critique rédigée par Mathilde Jarrossay

"Climax", Thomas B. Reverdy, Editions J'ai Lu, 384 pages, 8,20€

S'il n'en reste qu'une, Patrice Franceschi

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Le courage des femmes ... ces femmes se sont les combattantes kurdes. Ce sont des femmes qui tous les jours se battent pour leurs libertés dans un paysage de guerre et dans un monde qu'on qualifie comme un monde d'homme. Aux cotés de ces guérrières, une journaliste qui vient pour chroniquer leurs parcours. Elle qui vient avec ses bagages occidentaux va vite déchantée, peu à peu elle laissde derrière ce qu'elle sait de ces combats. 

Ce roman est une ôde aux femmes et à leur combat. Dans une langue simple mais enrobée par une trame narrative faites de péripéties, l'auteur nous emmène sur les champs de bataille. On y découvre la dure réalité des combats, la place des femmes durant la guerre et surtout la quete de cette journaliste qui ne savait pas trop ce qu'elle venait chercher.

Un beau roman sur le courage des femmes.

Critique rédigée par Mathilde Jarrossay

"S'il n'en reste qu'une", Patrice Franceschi, Editions Points, 240 pages, 7,90€

Sensible, Nedjma Kacimi

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Sensible est un livre sans concessions, un livre qu'on ne peut pas refermer sans s'être interrogé nous-même sur notre rapport à nos concitoyens. Dans ce roman à la langue intimement politique, Nedjma Kacimi revient sur le passé colonial de la France, pays dans lequel elle a grandi et duquel elle se sent souvent exclue. Soixante ans après la fin de la guerre d'Algérie, l'autrice propose une réflexion sur les stéréotypes qui existent encore dans la population française, sur son rapport souvent malhonnête avec cette guerre, ses combattants et les catégories qui ont été établies.

Au fil d'autres comparaisons historiques mais aussi de références littéraires, l'autrice démontre l'absurde de ce racisme dont elle a mis du temps à prendre conscience, elle qu'on a souvent appelé Dima pour simplifier ce nom à consonnance étrangère, l'absurde de ce rejet de populations qu'on a forcées à choisir un camp et qu'on a ensuite abandonnées, l'absurde de cette intégration perdue d'avance.

Une écriture poignante, accompagnée d'une typographie qui rapproche presque le récit d'un manifeste politique, qui retranscrit la rage de l'autrice et qui nous fait serrer le poing à la lecture de tant d'injustices. 

Critique rédigée par Mathilde Ciulla

"Sensible", Nedjma Kacimi, Ediitons Cambourakis, 256 pages, 11€

Ils sont aussi en poche : 

shuggie bain poche.jpg mamba blues point poche.jpg le chat le général et la corneille.jpg daddy poche.jpg



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