Pour la huitième année consécutive, tout l’été, et chaque semaine, Untitled Magazine vous propose trois livres à lire. Que vous soyez dans votre maison de campagne, au bord de la plage, entre amis ou encore au travail, vous devriez trouver votre bonheur.

Le garçon du dehors, Jeanine Cummins

Christopher, ou Christy pour sa famille, est un jeune garçon faisant partie de la communauté des Pavees, qui sont des gens du voyage en Irlande. Narrateur du roman, il raconte sa vie de jeune garçon de 11 ans au sein de la communauté lorsqu'avec sa famille, il décide de devenir sédentaire afin que lui et son jeune cousin, Martin, puissent être baptisés. S'ensuivent les aventures de ces deux jeunes garçons dans une bourgade irlandaise, entre école et rencontre avec les autochtones sédentaires.

Au-delà des aventures des deux garçons, c’est aussi une quête d’identité pour Christ. Qui était donc sa mère morte en couche ? Lorsqu’il découvre une photo d’un vieux journal sur laquelle apparaît sa mère disparue, Christy décide d’en savoir plus, de mener une enquête pour retrouver celle-ci, savoir qui elle était et pourquoi son grand-père gardait cette photo avec lui.

Le garçon du dehors est un roman initiatique. Entre farces et découvertes, Christopher tente de se faire une place dans un monde qui n’est pas le sien. Il cohabite entre sa communauté et ses envies d’ailleurs, son attrait pour les livres mais aussi pour les chevaux si chers aux Pavees. Un roman tendre et déchirant sur la quête d’identité du narrateur. 

Critique rédigée par Mathilde Jarrossay

"Le garçon du dehors", Jeanine Cummins (traduit par Christine Auché), Editions 10/18, 480 pages, 9,60€

Le bal de la rue Blomet, Raphaël Confiant

A la fin de la Grande Guerre, une musique nouvelle arrive des Antilles, on l'appelle la biguine. Et c’est au Bal de la rue Blomet au 33 rue Blomet en plein cœur de Montparnasse qu’elle va conquérir le Tout-Paris. En son sein, on y croise Joséphine Baker, Robert Desnos, Ernest Hemingway et bien d’autres encore… Noirs, Blancs, intellectuels, femmes, entre amours et amitiés, tous dansent sur ces rythmes endiablés. Mais aussi… Anthénor Louis-Edmond, vétéran noir des Dardanelles, Frédéric Clerville, fils d’un avocat en rupture avec sa famille et Elise, domestique d’anciens coloniaux. Tous les trois ont un point commun : ils sont martiniquais et exilés en France. Mais que viennent-ils chercher au Bal ? Et pourquoi ne se mélangent-ils pas aux autres ?

Dans ce roman, Raphaël Confiant redonne vie à ce haut lieu parisien de la biguine qui connut un succès fou pendant les Années folles. Entre ces murs, deux mondes se rencontrent alors qu’ils n’auraient jamais dû se croiser. Entre instants de fêtes, de détente, ces trois protagonistes viennent oublier le quotidien et la dureté du travail, avec toujours une pointe de nostalgie pour la Martinique, quittée chacun pour des raisons différentes. A travers l’histoire et le passé de chacun, le romancier restitue la place de la communauté antillaise dans le Paris des années folles. Mais il évoque également le point de vue de cette communauté, dominée, maltraitée et discriminée.

Un roman chantant qui redonne ses lettres de noblesse à la biguine et au Paris des Années Folles.

Critique rédigée par Marie Heckenbenner

"Le bal de la rue Blomet", Raphaël Confiant, Editions Folio, 304 pages, 8,90€

Faillir être flingué, Céline Minard

Fan de grands espaces et de western américain ? On a trouvé le livre qu’il vous faut pour l’été ! Dans cette exploration du far-west revisitée et modernisée, Céline Minard nous entraîne à la suite de cow-boys et d’Indien.nes, au cours de grandes chevauchées dans les plaines des Etats-Unis et au fil de la colonisation de l’Ouest et de la construction de villes.

Aux côtés d’Eau-qui-court-sur-la-plaine, une Indienne unique survivante de son clan, des frères Brad et Jeff qui n’ont pour toute possession que leur roulotte et ce qu’elle contient, de Zebulon, homme solitaire et bon joueur, et de toute une fresque de personnages riches et diversifiés, l’autrice nous transporte grâce à une écriture précise et intense, qui nous plonge dans les pensées les plus intimes des personnages sans nous priver de l’action nécessaire à un bon western.

C’est définitivement un très bon roman, à nul autre pareil, qui mélange rites et croyances indiennes à installation du capitalisme dans une ville états-unienne en construction.

Critique rédigée par Mathilde Ciulla

"Faillir être flingué", Céline Minard, Editions Rivages poche, 340 pages, 8,50€

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