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10 livres de la rentrée littéraire 2022 à offrir à Noël cette année

15 décembre 2022, par Untitled Magazine

Les derniers mois ont été très chargés pour les amoureux de la littérature, avec un programme de prix littéraires passionnant et la publication de centaines de livres... Mais on ne se lasse jamais d’offrir des livres à nos proches pour Noël, alors on vous a concocté une sélection de livres à mettre sous le sapin !

L'homme peuplé, Franck Bouysse

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Harry est un écrivain. Il a écrit un premier roman à succès, mais peine depuis à trouver de l’inspiration pour en écrire un second. Il achète sur un coup de tête une ferme à l’écart d’un village perdu et se réfugie au fin fond d’une campagne hostile, débarrassée des tracas ordinaires du quotidien. Des conditions idéales pour se remettre à écrire et se remettre au travail. Mais une fois installé dans cette grande maison, les choses se compliquent...

Dans ce coin de campagne reculé, à l’écart d’un premier village, un hiver glacial s’est installé. Il fait froid, très froid et la neige et le silence recouvrent ces plaines où personne ne rode. Mais Harry se sent épié, chassé, et même visité lorsqu’il s’absente, et constamment il entend du bruit provenant de la ferme voisine, habitée par un certain Caleb. Des événements étranges qui feront douter l’écrivain dans un premier temps, mais qui deviendront rapidement une source d’inspiration. Car ni les silences hostiles ni les secrets impénétrables n'entravent la détermination de Harry.

Au fil des pages, entre tension mêlée aux doutes, inquiétudes et interrogations, un véritable thriller rural se noue. Deux hommes, deux drames, dans une froide campagne et un village de taiseux. Harry est-il Harry ? Ou est-il Caleb ? Vivent-ils à la même époque ? Dans les mêmes conditions ? Vont-ils se rencontrer ? Franck Bouysse signe un roman sur la base d’un conte où la nature, à peine effleurée, nous transporte au fil des pages dans un monde mystérieux.

Critique rédigée par Marie Heckenbenner

"L'homme peuplé", Franck Bouysse, Editions Albin Michel, 320 pages, 21,90 €

L'orage qui vient, Louise Mey

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Mia, 15 ans, vit avec sa mère dans une communauté composée uniquement de femmes alors que l'apocalypse a détruit le monde d'avant. Elles vivent en harmonie avec la nature qui les entoure, et sont la parfaite illustration de la femme des femmes, du collectif et de la communauté. Dans leur village, la sororité règne. Si le partage et l'entraide sont les valeurs qui guident la communauté dans son quotidien d'autosuffisance, le.a lecteur.rice sent rapidement qu'un malaise existe autour de Mia, mais surtout qu'une menace plane sur la communauté. Une menace venant de l'extérieur...

Roman dystopique écrit avec la force et le féminisme caractéristique de Louise Mey, L'orage qui vient - s'il n'est pas stricto sensu un roman policier comme ce à quoi l'autrice nous a habitué - fait monter le suspense et la tension sur cette menace et ce qu'elle veut dire de la communauté. En tout état de cause, Mia nous guide à travers la découverte des ennemis de l'extérieur, des hommes et de la société qui font tout pour entrer même quand les femmes tentent de se protéger. 

A travers la question de l'altérité au sein d'une communauté de semblables, Louise Mey nous plonge dans ce qu'on peut voir comme une métaphore de ce que sont l'adolescence et tous les changements en nous qu'elle entraîne. Un roman sur la puissance féminine et la force du collectif.

Critique rédigée par Mathilde Ciulla

"L'orage qui vient", Louise Mey, Edition La ville brûle, 208 pages, 15 €

Qui sait, Pauline Delabroy-Allard

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Avant d’être enceinte, Pauline ne s’était jamais posé la question de ses origines. Elle n’avait jamais prêté attention à la trilogie qui suit son premier prénom : Jeanne, Jérôme, Ysé. Des prénoms posés là, dans son état civil, sans aucune explication de ses parents. Bientôt mère à son tour, et avant de donner un prénom à son futur bébé, elle décide qu’il est temps pour elle de partir sur les traces de ses mystérieuses identités. 

Depuis qu’elle est toute petite, ses parents ne parlent jamais de Jeanne, Jérôme fait irruption parfois dans leurs conversations, et Ysé n’est autre que l’héroïne d’une pièce de Paul Claudel. Mais que représentent-ils tous pour ses parents ? Pourquoi lui avoir fait adopter ces prénoms ?

Alors que son histoire bascule et qu’un drame nommé “Le jour blanc” se présente, elle ressent le besoin de percer le mystère de ces trois prénoms et enfin découvrir son identité complète. Pour se reconstruire, elle éprouve le besoin de s’interroger sur leur présence, mais surtout sur leur signification. Entre fantasme et réalité, et dans un récit envoûtant, l’autrice nous conduit sur les traces d’un ami de famille, d’une aïeule aliénée et d’une héroïne de fiction.

Dans sa quête personnelle, Pauline Delabroy-Allard transporte avec elle ses lecteurs, au sein de son cocon familial, où l’omerta est parfois dure à briser et où les secrets les plus anciens se perpétuent. 

Critique rédigée par Marie Heckenbenner

"Qui sait", Pauline Delabroy-Allard, Editions Gallimard, 208 pages, 19,50 €

50 nuances de Grecs, Jul

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Vous connaissez les mythes grecs ? Zeus, Athena, Dionysius... Ils vous sont familiers ? Dans ce roman, sous la forme de nouvelles très courtes, Jul transpose les dieux grecs dans une époque moderne. Toujours sur l'Olympe, les dieux sont confrontés au chômage, à la vague MeToo, aux applis de rencontre... Une manière originale de redécouvrir ces mythes. 

Vous pouvez trouver Hercule qui fait la queue au Pôle Emploi, Zeus chez les juges des enfants, Dionysos qui doit faire face à son alcoolisme.

50 nuances de Grecs est une façon simple et drôle de redécouvrir la mythologie. Une série sur Arte met en dessin ce récit. Un cadeau à offrir à tout le monde, de votre petit neveu à votre grand-père.

Critique rédigée par Mathilde Jarrossay

"50 nuances de Grecs", Jul, Editions Seuil, 272 pages, 19,50 €

Autrices. Ces grandes effacées qui ont fait la littérature (tome 1), Daphné Ticrizenis

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Depuis toujours les femmes ont écrit, autant si ce n'est plus que les hommes, mais où sont-elles ? Pourquoi les manuels d'histoires ne présentent que des hommes au Moyen-Âge ? Et les femmes n'ont-elles jamais écrit de théâtre ou de poésie ? La réponse est si mais. Si mais l'histoire les a effacées.

Dans cet anthologie, qui sera composée de 3 tomes, on retrouve des textes de femmes qui ont été importants, dont la voix était majeure à l'époque. Majeure bien qu'on est déjà tenté à leur époque de les faire taire.

De Marie de France à Mme de Scudery en passant par Christine de Pizan, Daphné Ticrizenis choisit des textes et en explicite leurs contextes. Mais c'est aussi l'occasion de découvrir d'autres auteures : L'apologie des dames de Jacqueline de Miremont ou encore les poésies de Louise Labé oùuMadeleine Neveu. Autant de femmes qu'il n'y a de types de littérature.

Critique rédigée par Mathilde Jarrossay

"Autrices. Ces grandes effacées qui ont fait la littérature (tome 1)", Daphné Ticrizenis, Editions Hors d'Atteinte, 304 pages, 26 €

V13, Emmanuel Carrère

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V 13 comme cet inoubliable Vendredi 13 de 2015, où cette douce soirée d’automne a soudain basculé dans l’horreur d’une série d’attentats qui ont meurtri à tout jamais des familles, mais aussi la France entière. Une France endeuillée, choquée, qui se croyait en paix et en sécurité.

Bien avant d’en faire un livre, Emmanuel Carrère se lance dans un projet un peu fou, chroniquer pour L’Obs le procès des attentats. Un procès qui va durer neuf fois, et auquel il va assister chaque jour. Un procès hors norme, une première en France où 1800 parties civiles, 350 avocats, 131 victimes vont se retrouver dans une salle construite exprès pour les accueillir. À comparaître, 20 accusés dont Salah Abdeslam, le seul survivant des commandos de l’organisation du groupe Etat Islamique.

Grâce à ce récit, le lecteur est plongé dans l’ambiance si particulière de ce tribunal, et l’auteur nous donne l’impression d’y assister à ses côtés. Partagé en trois parties, le livre nous laisse entendre les voix des survivants, celles des avocats (parties civiles et la défense) ainsi que celles des terroristes quand ils voulaient bien répondre. Des voix qui se retrouvent dans un même espace pour tenter d’expliquer et de comprendre ce qui s’est passé ce jour-là. Mais aussi comprendre comment et pourquoi ces actes ont été commis. Un ouvrage qui fera écho à tout jamais à ce procès hors du commun et qui restitue avec émotion le travail d’hommes et de femmes qui ont tenté de livrer justice face à un “dossier haut de 53 mètres”.

Critique rédigée par Marie Heckenbenner

"V13", Emmanuel Carrère, Editions P.O.L, 368 pages, 22 €

La fille de l'ogre, Catherine Bardon

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L’ogre, c’est le général Rafael Trujilo, un des dictateurs les plus sanguinaires qui a dirigé la République dominicaine après son coup d’Etat en 1930 jusqu’à son assassinat en 1961. L’homme le plus tortionnaire d’Amérique latine, qui contrôla son pays grâce à la terreur et à l’aide de sa police politique, le SIM (Service du renseignement militaire) qui recourait à la torture systématique des opposants. Un homme qui devint même l’une des cinq personnes les plus riches au monde de son époque, confondant très souvent son patrimoine avec celui de l’Etat, et passant par l'extorsion et l’intimidation pour arriver à ses fins. Persuadé d’être le “bienfaiteur de la patrie”, il dépensa des millions de dollars pour ériger des édifices dans les rues et organiser un culte de la personnalité.

Mais la vraie héroïne de ce roman, c’est sa fille aînée, Flor de Oro, tombée dans l’oubli après avoir été sous les feux des projecteurs. Catherine Bardon fait ressurgir l’Histoire et nous propose une biographie romancée, revenant sur les traces de son enfance, de sa jeunesse, de sa vie de femme (neufs maris épousés) jusqu’à sa mort en 1978 à 63 ans. Derrière le sourire affiché sur les photographies, comment a-t-elle assumé cette écrasante filiation ? Comment a-t-elle supporté ce père qui entend contrôler la vie de sa fille et à qui, elle doit obéir comme tous les Dominicains ?

Dans ce roman, Catherine Bardon dépoussière un personnage secondaire de l’Histoire dominicaine et lui rend ses lettres de noblesse. Elle nous offre un parfait portrait de femme, extrêmement documenté et rend, en toile de fonds, hommage aux Dominicains et à leur Histoire.

Critique rédigée par Marie Heckenbenner

"La fille de l'ogre", Catherine Bardon, Editions Les Escales, 416 pages, 21 €

GPS, Lucie Rico

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Si Lucie Rico nous avait déjà désarçonné.es avec son premier roman Le chant du poulet sous vide, elle continue de nous étonner avec GPS. On suit cette fois-ci la narratrice, Ariane, enfermée chez elle, invitée aux fiançailles de sa meilleure amie, Sandrine. La fiancée partage sa position par GPS à Ariane, qui n'aura qu'à suivre le point rouge alors qu'elle est inquiète de se perdre en s'y rendant. Seulement, le lendemain, Sandrine a disparu et pour Ariane, ne reste plus que ce point rouge qui continue de bouger alors qu'un corps calciné est retrouvé... Est-ce le corps de Sandrine ? Si oui, pourquoi continue-t-il de bouger sur l'écran du téléphone d'Ariane ? Alors que l'écran devient le seul horizon de la jeune femme, son isolement et son immobilisme prennent une nouvelle dimension.

Fable moderne sur le deuil et l'addiction numérique, GPS fascine : Lucie Rico utilise le "tu" qui nous inclut, comme dans un livre où nous serions le.a héro.ïne, comme si nous menions l'enquête en même temps qu'Ariane. Et alors que la jeune femme semble perdre pied, confondre réalité et souvenirs communs avec son amie disparue, c'est encore une fois une critique acerbe du monde moderne que nous propose l'autrice.

Un livre hautement perturbant mais si intime sur le deuil et la fragilité psychique.

Critique rédigée par Mathilde Ciulla

"GPS", Lucie Rico, Editions P.O.L, 224 pages, 19 €

Des rêves d'or et d'acier, Emilie Tôn

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Le père raconté par la fille, c'est bien ce que Des rêves d'or et d'acier nous propose. Le père, c'est Liêm, qui a grandit au Vietnam et qui est obligé de s'exiler alors que la guerre civile fait rage dans son pays. Il arrivera finalement en France, alors qu'il a 18 ans, après un périple de plusieurs années, parfois séparé de sa famille, dans des camps de travail à la frontière. La fille, c'est l'autrice, Emilie Tôn, qui a donc grandit en Lorraine, où son père s'est installé et est devenu ouvrier, et qui a eu davatange de chance dans la vie que son père. C'est pourquoi elle veut lui rendre hommage, en rendant au garçon et au jeune homme qu'il était toute sa vérité.

L'autrice nous plonge alors dans la vie d'une famille dans l'Indochine des années 70, ses habitudes et ses joies, des parties de football du garçon au destin politique de son père. La famille de Liêm est issue d'une minorité musulmane du Vietnam, que son père défend politiquement, compliquant encore leurs rapports avec la société qui les entoure, même avant que la guerre civile n'éclate. Cette dernière forcera la mère de Liêm à se séparer de ses enfants, à les laisser partir pour une meilleure vie, et à ses enfants à subir plusieurs années dans des camps en attendant un avenir meilleur.

Emilie Tôn rend magnifiquement hommage à l'humour, la joie de vivre et la débrouillardise de son père au fil de ces épreuves, tout en s'interrogeant sur le type d'accueil dont la France a fait preuve et sur son identité, composée par les rêves de son père pour elle.

Critique rédigée par Mathilde Ciulla

"Des rêves d'or et d'acier", Emilie Tôn, Edition Hors d'Atteinte, 400 pages, 21 €

L'air était tout en feu, Camille Pascal

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Paris, 27 avril 1718. Un incendie parti d’un cierge détruit le quartier du Petit-Pont, proche de Notre-Dame. Alors que la plupart diront que c’est une punition du ciel, Philippe d’Orléans, régent jusqu’à la majorité de Louis XV, fait envoyer des troupes dans Paris pour éviter toute manifestation. Mais il est loin de se douter qu’un autre incendie se prépare, celui du complot, et que c’est une véritable fronde à laquelle il va se retrouver confronté cette année-là.

Après L'été des quatres rois puis La Chambre des dupes, Camille Pascal remonte l’Histoire et s’intéresse dans ce nouveau roman à “La conjuration de Cellamare” (1718). En plein milieu de la Régence (1715-1723), sous le régime de Philippe duc d’Orléans, la France est ingouvernable. Après la mort du Roi-Soleil, chacun se bat pour un bout du pouvoir et une organisation complexe se met en place, au sein de laquelle nobles et parlementaires abusent du droit de remontrance et bloquent sans cesse le budget.

Mais un complot se prépare, mené par la duchesse du Maine, épouse de l’un des bâtards légitimés de Louis XIV, contre le Régent qui, en faisant casser le testament du roi, avait écarté son mari de tout rôle politique. Soutenue en secret par le prince de Cellamare, ambassadeur du roi d’Espagne et encouragée par les courtisans de la vieille cour du Roi-Soleil, la duchesse n’aura de cesse de monter des plans mystérieux pour arriver à ses fins. Entre luttes et manœuvres pour le pouvoir, le tout parfaitement documentée, Camille Pascal nous entraîne dans les méandres de la Régence et dévoile une facette de l’Histoire passionnante.

Critique rédigée par Marie Heckenbenner

"L'air était tout en feu", Camille Pascal, Editions Robert Laffont, 352 pages, 22 €




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