Pour la huitième année consécutive, tout l’été, et chaque semaine, Untitled Magazine vous propose trois livres à lire. Que vous soyez dans votre maison de campagne, au bord de la plage, entre amis ou encore au travail, vous devriez trouver votre bonheur.
La librairie de Téhéran, Marjan Kamali
1953, Téhéran. Royan et sa sœur Zari vivent avec leurs parents à Téhéran. Issues d’une famille moderne pour l’époque en Iran, leur père a de grands projets pour elles : il souhaite qu’elles partent étudier à l’étranger et qu’elles fassent carrière.
Depuis toujours, Royan fréquente la librairie de M.Fakhri, là où elle trouve de nombreux ouvrages de poésie et de littérature pour étancher sa soif de lectrice. Jusqu’au jour où elle fera la rencontre de Bahman, juste activiste politique, désireux de changer le monde et de faire bouger la société iranienne. Tous deux, très amoureux, sont promis à un avenir radieux. Mais que s’est-il passé pour que Royan se retrouve 60 ans plus tard, aux Etats-Unis dans une maison de retraite prête à revoir celui qu’elle a tant aimé ?
Premier roman de Marjan Kamali, La librairie de Téhéran nous plonge dans le quotidien d’une famille iranienne prête à tout pour offrir un avenir meilleur à ses filles. Avec son écriture vive, elle décrit avec brio les lieux, les émotions, les personnages et crée une atmosphère à la fois intime et fascinante. Entre manifestations, pro communistes, religieux, barricades, coutumes et traditions, l’auteur immerge son lecteur en plein cœur d’une société perse en pleine effervescence.
Une déchirante et émouvante histoire d’amour, parfaitement ficelée et agréable à lire, qui nous entraîne au cœur du Téhéran des années 1950 !
Critique rédigée par Marie Heckenbenner
Le cimetière de la mer, Aslak Nore
En Norvège, comme sur le reste du continent européen, ce qu’il s’est passé pendant la Seconde guerre mondiale est encore très important. Alors quand Vera Lind, rescapée du naufrage d’un paquebot en 1940 et matriarche d’une famille riche norvégienne, se suicide et que son testament disparaît, sa petite-fille Alexandra - surnommée Sacha - se met à sa recherche. Petit à petit, il apparaît que cette quête de la vérité intéresse également Johnny Berg, journaliste au passé et aux cicatrices mystérieuses, si bien que les deux finissent par former un duo inattendu.
Pour comprendre ce qui est arrivé au testament, il semble qu’Alexandra doive fouiller dans le passé de sa famille, depuis le naufrage de 1940 qui a coûté la vie à son grand-père et qui a été à la base du mythe familial de sa grand-mère qui sauve son père des flots, aux activités de SAGA, la fondation familiale en partie à l’origine de leur fortune, en passant par le rôle de certains membres de sa famille dans la protection du royaume norvégien à la fin du XXè siècle.
Entre loyauté envers sa famille et importance pour la vérité, Alexandra devra choisir, tout en navigant dans les limbes d’un passé que beaucoup ont intérêt à laisser dans les fonds des océans. Une saga familiale qui tient en haleine !
Critique rédigée par Mathilde Ciulla
Je chante et la montagne danse, Irene Solà
Dans un village perdu dans les montagnes pyrénéennes catalanes, la vie s'écoule selon son propre rythme. Ses habitants portent en eux la trace des ancêtres, ceux qui ont traversé cette montagne, qui ont vécu en harmonie avec la nature. Loin des préoccupations de la vie des grandes villes, ils racontent les traditions, ils racontent les mythes et les légendes qui vivent dans les grottes et entre les arbres de ces montagnes.
Les chapitres se succèdent en autant de voix singulières que d'habitants qui peuplent ce village, un paysan, une mère célibataire et ses enfants ou encore une sorcière. Irene Solà fait revivre les époques et les catastrophes à travers la voix de ces différents personnages. Elle nous raconte la montagne, elle nous raconte la vie en exil, elle nous raconte aussi l'étrange beauté de ce monde coupé de tout.
Roman méditatif, on est plongé dans ces traditions et ces histoires, un moyen de s'échapper du monde qui nous ponctionne, un retour à la terre mais aussi dans la grande histoire catalane.
Critique rédigée par Mathilde Jarrossay