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Eté 2022: 3 livres à mettre dans sa poche #1

1 juillet 2022, par Untitled Magazine

Pour la sixième année consécutive, tout l’été, et chaque semaine, Untitled Magazine vous propose trois livres à lire. Que vous soyez dans votre maison de campagne, au bord de la plage, entre amis ou encore au travail, vous devriez trouver votre bonheur.

Le chant du poulet sous vide, Lucie Rico

Paule a grandi entourée de poulets, dans l'exploitation de sa mère, à la campagne, mais a décidé de mener une autre vie et de s'éloigner de l'héritage familial. Seulement, sa mère mourante la somme de revenir s'occuper de la ferme familiale et voilà cette citadine, végétarienne depuis un traumatisme d'enfance, qui tue les poulets et les vends sur le marché. Difficile pour elle de se faire accepter par celles et ceux avec lesquels elle a grandi mais qu'elle a quitté.

Alors Paule va imaginer, presque sans même le vouloir, un autre type d'exploitation : une ferme qui lui corresponde, une ferme à son image et à celle de ses poulets, desquels elle connaît tous les noms, qu'elle saurait reconnaître entre tous en raison de leur particularités. Paule s'entoure de poulets, s'attache à ses poulets, veut donner à ses poulets la vie - et la mort - qu'ils méritent. Ce qui ne lui attire pas que des amis et de la bienveillance. Mais elle le fait pour sa mère et pour ses poulets, pour Théodore, pour Charles, pour Victoire, pour Aval, pour elle-même...

Une forme de critique acerbe de la sur-production et des fermes intensives qui nous enjoint à nous interroger, de façon comique, sur la provenance des poulets que l'on cuisine.

Critique rédigée par Mathilde Ciulla

"Le chant du poulet sous vide", Lucie Rico, Editions Folio, 256 pages, 7,60 €

Le bleu de la nuit, Joan Didion

Après la mort brutale de son mari, Joan Didion perd sa fille unique : Quintana. Le bleu de la nuit pourrait se lire comme une suite de L’année de la pensée magique, une suite au travail de deuil par l’écrit que l’auteure a entamé. Mais c’est différent. Si l’écriture enlevée et sévère de Joan Didion est toujours là, les sentiments diffèrent. Peut-être parce que le contexte n’est pas le même, parce que c’est sa fille, même si déjà adulte et qu'elle reste son enfant.

Ce bleu c’est celui des nuits californiennes, ce bleu qui se forme entre chien et loup et qui lui fait penser à Quintana. Au fil des pages, elle décrit sa fille, leurs moments, la difficulté d’élever un enfant, les doutes mais aussi les moments heureux. Mais elle écrit aussi avec précision ce que représente la mort de son enfant. Dans un style lapidaire et pourtant tellement sensible, Joan Didion décortique le deuil de façon chirurgicale. Elle se raccroche aussi à d’autres deuils qu’elle a vécu.

Le bleu de la nuit est un hommage puissant à Quintana, un travail pointu sur le deuil et aussi un recueil d’amour maternel.

Critique rédigée par Mathilde Jarrossay

"Le bleu de la nuit", Joan Didion, Editions Livre de Poche, 224 pages, 7,70 €

L'inconnu de la poste, Florence Aubenas

C’est l’histoire d’un crime. Celui de Catherine Burgod, assassinée de 28 coups de couteaux le matin du 19 décembre 2008 dans le bureau de poste du village de montagne de Montréal-la-Cluse, où elle travaillait. Après des années d’enquêtes, en 2013, l’acteur du Petit Criminel, césar du meilleure espoir 1991, Gérald Thomassin est mis en examen pour homicide et incarcéré en détention provisoire puis libéré sous contrôle judiciaire. En 2019, alors sur le point d’être innocenté d’un non-lieu, il disparaît. 

Durant plus de sept ans, Florence Aubenas a enquêté sur cette affaire, restée irrésolue à ce jour. Pour en décortiquer les faits, elle a rencontré la plupart des protagonistes, avant de composer ce récit, qui se lit tel un roman policier. Avec sa plume subtile, elle nous entraîne dans les méandres de cette enquête, qui prendra des années et nous fait entrer dans le quotidien des personnages. Tel une conteuse, elle remonte le fil de ce fait divers, qui ne serait que banal sans la personnalité loufoque de son suspect numéro un, tout en faisant entendre les différentes voix de ceux qu’elle a longuement rencontrés et interrogés.

Au-delà du fait divers et du roman policier, la journaliste et grand reporter au Monde, signe le portrait d’une France profonde, celle des oubliés de la province repliés sur eux-mêmes, dont la quiétude vient d’être troublée.

Critique rédigée par Marie Heckenbenner

"L'inconnu de la poste", Florence Aubenas, Editions Points, 240 pages, 7,50 €

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