UNTITLED MAGAZINE
Vous aussi vous êtes perdu.e.s avec toutes les sorties récentes, tous les livres qu’on vous conseille et toutes les recommandations des libraires jusqu’à en oublier de lire des bandes dessinées ? Pas d’inquiétude, on a pensé à tout et on vous concocte des sélections de nos BD préférées !
La part du feu, Nino Bulling
Entre le rouge et le noir, l'histoire d'Ingken est une quête d'identité : dans un monde qui fait face à la crise climatique, les normes pèsent sur la jeune femme qui se cherche. Elle est en couple avec Lily, qui s'est trouvée, se connaît et veut soutenir sa copine dans la redéfinition difficile de ce qu'elle est.
Alors qu'Ingken se cherche un nouveau prénom et une nouvelle façon d'apparaître au monde, La part du feu nous emmène dans une réflexion sur l'identité et sur la difficulté d'arracher les étiquettes que la société nous colle à la naissance. Vision du couple différente, travail sur le corps et la liberté de le définir, Nino Bulling note avec ses dessins noirs et les quelques traits rouges qui fusent la puissance d'une quête d'identité au sein des flammes avec lesquelles notre monde est en prise.
Une bande dessinée pour celles et ceux qui savent que quelque chose ne va pas au fond...
Critique rédigée par Mathilde Ciulla
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"La part du feu", Nino Bulling (traduit par Elisabeth Willenz), Editions Cambourakis, 160 pages, 18€
La couleur de l'air, Enki Bilal
Troisième volume d’une trilogie, La couleur de l’air continue d’entraîner le lecteur dans une dystopie apocalyptique. La Terre sombre et se métamorphose en une entité vorace qui absorbe toutes les horreurs créées par les Hommes lors de ces dernières décennies. La Terre reprend possession d’elle-même et les humains n’y ont plus leur place. Trilogie qui pourrait être qualifiée de fable écologique et géopolitique. Enki Bilal dénonce et met en lumière l’absurdité du genre humain dans sa course au profit, son désir d’évoluer et de conquérir à travers les guerres, en détruisant au passage son environnement, qui lui ne possède pas de ressources infinies. Les personnages principaux sont envahis par des pensées littéraires, allant de Nietzsche à Shakespeare, le tout reflétant un certain nihilisme.
Fidèle à lui-même, Enki Bilal nous livre dans ce dernier tome des planches percutantes tant par le style graphique, l’évolution chromatique qui épouse l’issue du récit, que par le texte et le message final véhiculé de cette trilogie. Une claque qui fait réfléchir.
Critique rédigée par Laurence Lesager
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"La couleur de l'air", Enki Bilal, Editions Casterman, 96 pages, 18 €
Paysans. Le champ des possibles, Marie-France Barrier, Céline Gandner & Marie Jaffredo
Qui sont-ils ? Que font-ils ? De quoi vivent-ils ? Après en avoir fait un documentaire, Marie-France Barrier - qui avait ce projet tellement à cœur - a souhaité en faire une BD. Accompagnée de Céline Gandner (elle aussi réalisatrice puis scénariste) et de Marie Jaffredo pour les dessins, elle est partie à la rencontre de ceux qui ont décidé de tourner le dos aux pratiques productivistes et industrialisées. Des agriculteurs, au profil tous différents, qui ont fait le choix de produire plus en adéquation avec les enjeux du XXIème siècle.
Entre permaculture, mise en commun, association de plantations etc, de planche en planche, allant de profil en profil, le lecteur découvre les parcours de ceux qui ont souhaité s’ouvrir à de nouveaux modes de production, aussi bien durables qu’économiques sans pour autant faire une croix sur leurs productions ou leurs revenus. Qu’ils soient céréaliers, viticulteurs, forestiers, éleveurs, tous se questionnent sur leurs pratiques, leurs héritages, leurs désirs, leurs certitudes, avec un même désir : revenir à un travail plus respectueux de la terre. Des entretiens captivants autour d’un même thème : la transition écologique et alimentaire.
Forte de ses recherches, de son parcours et de ses connaissances du paysage agricole français, l’auteure nous entraîne auprès de ces travailleurs de la Terre, qui tous laissent entrevoir l'espoir d'un avenir agricole plus durable.
Critique rédigée par Marie Heckenbenner
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