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[Dans la bulle] Notre sélection de bandes dessinées #20

8 janvier 2023, par Untitled Magazine

Vous aussi vous êtes perdu.e.s avec toutes les sorties récentes, tous les livres qu’on vous conseille et toutes les recommandations des libraires jusqu’à en oublier de lire des bandes dessinées ? Pas d’inquiétude, on a pensé à tout et on vous concocte des sélections de nos BD préférées !

Prison, Fabrice Rinaudo, Sylvain Dorange et Anne Royant

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Comment la France traite-t-elle ses prisonniers ? Ont-ils une chance de connaître la réinsertion ? Entre ce qui est dit et ce qui s’y passe, il y a de nombreuses zones d’ombre. Et c’est cela que Fabrice Rinaudo a souhaité raconter.

Guy partage sa cellule avec Vic, un héroïnomane, et Hassane, un SDF cambrioleur à la santé fragile. Depuis quelques jours, ce dernier se tord de douleur dans son lit. Malgré des demandes répétées, l’administration pénitentiaire reste indifférente. Toufik, lui, est un détenu psychotique oppressé par cet environnement anxiogène et Audrey, elle, une surveillante tombée amoureuse d’un détenu. A travers ces quatre portraits croisés, l’auteur a décidé de montrer ce qui ne se montre pas. 

Accompagné par Sylvain Dorange et Anne Royant aux dessins, Fabrice Rinaudo entrouvre les portes d’un environnement sombre, clos et secret. Il dresse un portrait d’un milieu austère et opaque, frôlant l’inhumain où la privation de liberté rime plutôt avec violence, détresse et corruption. Au fil des pages, il dévoile le quotidien à part entière, enfermé entre quatre murs d’aciers avec ses règles, ses différents acteurs faits aussi de paradoxes, d’absurdités et de folies. Car ici ce qu’il dénonce, c’est bien la privation de liberté : elle déshumanise, détruit, humilie, brime, ne favorise pas la réinsertion mais plutôt le suicide et la récidive.

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"Prison", Fabrice Rinaudo, Sylvain Dorange, Anne Royant, Édition La Boîte à Bulles, 80 pages, 18 €

Toutes les princesses meurent après minuit, Quentin Zuttion

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Après Appelez-moi Nathan ou encore La Dame Blanche, le dessinateur et illustrateur originaire de Dijon anciennement connu sous le pseudonyme de Mr. Q, se dévoile cette année avec un titre audacieux et fidèle aux thématiques qui lui sont chères : l'acceptation de soi, la bienveillance, la communauté LGBTQI+, le respect, la quête d'identité, le désir, l'amour, l'intime. Toutes les princesses meurent après minuit est l'un de ses albums les plus personnels et sa sensibilité se ressent dans les pages, tant par le dessin que par la narration.

C'est une histoire familiale douce, touchante mais aussi bouleversante que Quentin Zuttion offre à ses lecteurs. C'est aussi une histoire sur la féminité chez chacun.

Le récit a pour fond l'accident de Lady Di. Dans une petite ville de banlieue, la télé est allumée et la nouvelle de la Princesse fait la Une des JT. Pendant ce temps, se joue dans cette maison un tout autre chamboulement. Celui de Lulu, 8 ans, qui explore sa féminité, joue avec les genres, mais rêve surtout d'embrasser son voisin et ami. Sa grande sœur voit son petit ami en cachette loin du regard protecteur de sa mère. Quant à cette dernière, elle attend inlassablement son mari qui ne reviendra pas. Dans cet enchevêtrement de relations, le récit nous brosse le portrait d'une famille ordinaire à laquelle on peut s'identifier. Une famille avec son lot de problèmes, de doutes et de joies. L'amour y joue un rôle principal. Chaque membre représente un stade du sentiment amoureux : l'éveil, la passion et le désir fané. Une journée d'août 1997 qui semble banale, et pourtant, là où une princesse meurt, Lady Di, une autre naît et s'éveille, Lulu.

Toutes les princesses meurent après minuit est un conte doux-amer empreint d'une certaine mélancolie au ton juste, sensible et intime. Une bande dessinée tendre, bienveillante et humaine qui donne du baume au cœur.

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"Toutes les princesses meurent après minuit", Quentin Zuttion, Edition Le Lombard, 152 pages, 20.50 €

Ces mauvaises femmes, Maria Hesse

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Circé, la belle-mère de Blanche Neige ou des reines espagnoles… Maria Hesse, dans un beau livre aux illustrations magnifiques, revient sur ces (trop nombreuses) femmes que l'histoire juge mauvaises, que le patriarcat range dans la catégorie de celles qui veulent du mal à leur entourage. Mêlant mythologie, histoire et autobiographie, l'autrice espagnole redonne à ces femmes leur juste place : des femmes fortes et indépendantes qu'une histoire faite par les hommes a traîné dans la boue pour avoir voulu résister à leur domination, des femmes qui ont fait valoir des qualités que la société ne leur reconnaît pas. 

Chaque page se divise en une illustration d'une femme puissante, d'une femme belle, aux yeux déterminés et aux couleurs entêtantes, à côté d'un texte passionnant où l'autrice donne aussi des références de textes féministes récents - on découvre avec plaisir des autrices espagnoles - mais aussi des réflexions sur sa vie personnelle, sur ses projections d'enfant et les épreuves qu'elle a pu traverser. 

Un très beau livre qui réjouira aussi bien les initié.es que les débutant.es sur les sujets féministes et de la place des femmes au cours de l'histoire. 

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"Ces mauvaises femmes", Maria Hesse, Editions Presque Lune, 168 pages, 23 €

 




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