Vous aussi vous êtes perdu.e.s avec toutes les sorties récentes, tous les livres qu’on vous conseille et toutes les recommandations des libraires jusqu’à en oublier de lire des bandes dessinées ? Pas d’inquiétude, on a pensé à tout et on vous concocte des sélections de nos BD préférées !
Seizième printemps, Yunbo
Yeowoo est une jeune renarde qui au divorce de ses parents est envoyée vivre chez son grand-père et sa tante. Elle a 5 ans, son père qui la confie à sa famille pointe aux abonnés absents dans la vie de la jeune renarde. Yeowoo est pleine de colère et d'incompréhension. Elle hurle, elle défie les adultes et les nouveaux camarades qu'elle rencontre dans ce village. Elle cherche sa place tant bien que mal jusqu'à sa rencontre avec Paulette, la poule. Paulette qui a quitté la grande ville pour venir s'installer parmi les renards.
Dans cette BD, Yunbo raconte une histoire d'apprentissage et de remise en question. A travers les âges de la jeune renarde, on la voit grandir, sans forcément obtenir de réponse mais elle apprend à vivre avec. Sous le regard aimant de Paulette et celui critique de sa tante, Yeowoo essaye de grandir.
Avec des dessins colorés, presque enfantin, Yunbo nous raconte une fable sur la quête d'identité et sur ce que c'est de grandir, d'être adolescente et livrée à soi-même.
Critique rédigée par Mathilde Jarrossay
"Seizième printemps", Yunbo, Edition Delcourt, 120 pages, 26,50 €
Comme une grande, Maëlle Reat
Marie passe son tout premier entretien d’embauche. Elle est grande maintenant et cela marque son entrée dans la vie active. Pourtant les questions du recruteur ne font que la ramener dans son enfance. L’occasion pour elle de s’évader, de se souvenir et de se remémorer son enfance et son adolescence. Divorce de ses parents, rupture amicale, premier amour, rêves de cinéma… C’est le récit d’une vie qui commence et qui fera surtout d’elle ce qu’elle est aujourd’hui.
De la cour de l’école à ses rêves de célébrité, entre fous rires et gros chagrins, Marie grandit sous la plume de Maëlle Reat. Elle restitue avec brio ces moments qui nous forgent, ces mots qu’on chérit encore et ces regards qu’on regrettent. A tout juste 21 ans, Maëlle Reat signe un récit plein de tendresse, drôle et émouvant sur le passage de l’âge adulte, sur le changement d’état et le terrible adieu à l’enfance.
Critique rédigée par Marie Heckenbenner
"Comme une grande", Maëlle Reat, Edition Payot & Rivages, 96 pages, 17 €
Dans la boîte, Lénaïc Vilain
En plein Covid, Lénaïc Vilain (l’auteur) devient préparateur de commande en entrepôt chez le leader mondial du e-commerce, renommé zAmazon. Il y raconte les cadences éprouvantes, la mort du petit commerce, la précarité et les entrepôts qui s'étendent à perte de vue dans des zones reculées. Et elles sont bien loin les images que le géant américain souhaite véhiculer.
Utilisant trois couleurs (noir, blanc, orange), l’auteur et dessinateur met, au fil des planches, en interaction les modes de consommation actuels, le travail à la chaîne et déshumanisant, et la logistique d’une entreprise moderne sous contrôle permanent, ne laissant aux travailleurs aucune spontanéité. A répétition, on plie des cartons à la hâte, on répond aux commandes d’un ordinateur, on emballe et on expédie. Sans pour autant dénoncer le système Amazon, l’auteur choisit de porter un regard à la fois critique mais aussi amusé, sur cette entreprise au management soi-disant inspirant et bienveillant. Car en réalité, de l’intérieur cela ressemble plutôt à un grand centre logistique rempli de contrôle et d’automatisation qui a fait de ces travailleurs, les nouveaux esclaves modernes.
Lénaïc Vilain signe un récit autobiographique, plein d’humour qui montre avec une grande légèreté les dessous du géant du e-commerce mais surtout ce qui se cache derrière chaque commande qu’on fait en ligne.
Critique rédigée par Marie Heckenbenner
"Dans la boîte", Lenaic Vilain, Editions Delcourt, 128 pages, 14,95 €