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[Dans la bulle] Notre sélection de bandes dessinées #17

19 juin 2022, par Untitled Magazine

Vous aussi vous êtes perdu.e.s avec toutes les sorties récentes, tous les livres qu’on vous conseille et toutes les recommandations des libraires jusqu’à en oublier de lire des bandes dessinées ? Pas d’inquiétude, on a pensé à tout et on vous concocte des sélections de nos BD préférées !

Silence radio, 36 mois pour me relever d'un AVC, Xavier Bétaucourt, Bruno Cadène, Olivier Perret

6 février 2017. Alors qu’il rentre chez lui, Bruno Cadène - journaliste radio à France Culture - tombe par terre, comme écrasé. Victime d’un accident vasculaire cérébral (AVC), les mots si précieux dans son quotidien n’arrivent plus à sortir ou viennent dans le désordre. Du jour au lendemain, Bruno voit sa vie basculer. Mais s’il veut retrouver son quotidien et sa place à la radio, il va devoir tout réapprendre. Réapprendre à parler, à manger, à marcher… Un chemin long et périlleux.

Dans Silence radio, 36 mois pour me relever d’un AVC, Bruno Cadène a confié l’histoire de son combat pour se reconstruire à son ami, le scénariste de BD Xavier Bétaucourt. Il y raconte l’accident, la descente aux enfers lors du réveil à l’hôpital, son incapacité à échanger avec ses proches et l’acharnement quotidien. Sans jamais rien dissimuler, il parlera des difficultés, des moments de dureté, de l’impatience et donne à voir les conséquences physiques mais aussi morales de l’AVC.

Entre journal intime et récit d’une reconstruction, Bruno Cadène livre un témoignage fort et encourageant, celui d’un homme qui a bravé des montagnes pour retrouver un semblant de vie d’avant.

Critique rédigée par Marie Heckenbenner

"Silence radio, 36 mois pour me relever d'un AVC", Xavier Bétaucourt, Bruno Cadène, Olivier Perret, Editions Delcourt, 120 pages, 15,95 €

Crushing. Amours et solitudes dans la ville, Sophie Burrows

Qui ne s’est jamais senti seul dans une grande ville ? C’est ce sentiment de solitude qu’illustre Sophie Burrows dans cette BD. Cette solitude et la difficulté à rencontrer quelqu’un pour faire passer cette solitude. Le personnage féminin principal erre dans la ville un peu au hasard, elle tente les applications de rencontre et le sport mais tout lui paraît non adapté. À côté de ce personnage féminin vit un personnage masculin. Lui aussi, sa vie n’a pas l’air toute rose. Il passe de job minable en job minable mais heureusement il a son chien.

Ce que décrit Sophie Burrows c’est la vie des célibataires. Ceux qui sont seuls et qui tentent de trouver un remède dans à cette solitude. Il y a cette rencontre entre deux personnages que rien ne présage. Il y a les activités des uns et celle des autres.

Sophie Burrows écrit une BD sans texte, avec seulement du dessin qui rajoute de la poésie au propos. Les dessins crayonnés et les tons rouges rosé donnent une continuité à l’histoire. Cette BD est touchante et parlera sûrement à beaucoup.

Critique rédigée par Mathilde Jarrossay

"Crushing. Amours et solitudes dans la ville", Sophie Burrows, traduit par Alice Marchand, Gallimard BD, 160 pages, 20 €

Les brûlures, Zidrou et Laurent Bonneau

Assane N’Diaye et “Light” enquêtent sur une série de meurtres de prostituées dans une station balnéaire. Les deux inspecteurs tentent de comprendre le motif de ces meurtres, à défaut de réussir à arrêter le coupable. C’est que les deux collègues et amis ont d’autres préoccupations et problèmes à résoudre que cette affaire. N’Diaye est très songeur. Pour canaliser ses pensées, il va régulièrement à la piscine et tombe sous le charme d’une nageuse, qu’il convainc, après plusieurs tentatives maladroites, de boire un café avec lui. Tout va alors s’entremêler, l’enquête, le jeu de la séduction, la découverte de l’autre, et les pensées de N’Diaye sur la vie et son sens : “La vie c’est comme la piscine. Il y a toujours quelqu’un pour t’apprendre à nager. Mais va-t’en trouver quelqu’un pour t’apprendre à te noyer !” Dans cette atmosphère étrange, la parole va se délier, et certains secrets vont être révélés au grand jour… Les brûlures prendront alors tout leur sens.

C’est un roman graphique qui se remarque par ses planches esthétiques et marquantes, un coup de crayon bien assumé et un trait semblable à celui de Enki Bilal. Dans Les Brûlures, Zidrou et Laurent Bonneau proposent un regard à la fois mélancolique et optimiste sur la vie. L'importance de se réjouir de ses propres victoires, de vaincre ses peurs et de survivre aux épreuves du passé afin d'en ressortir plus fort.

Critique rédigée par Laurence Lesager 

"Les brûlures", Zidrou et Laurent Bonneau, Grand Angle, 120 pages, 19,90 €




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