UNTITLED MAGAZINE
Vous aussi vous êtes perdu.e.s avec toutes les sorties récentes, tous les livres qu’on vous conseille et toutes les recommandations des libraires jusqu’à en oublier de lire des bandes dessinées ? Pas d’inquiétude, on a pensé à tout et on vous concocte des sélections de nos BD préférées !
Le Patient, Timothé Le Boucher
Après un meutre terrible où toute sa famille, sauf sa soeur, Pierre se réveille à l'hopital des années plus tard. C'est dans cet hopital qu'il fait la connaissance d'un psy venue pour l'interroger autant sur les meutres que sur ce qu'il ressent après ce réveil. Ces interrogatoires vont réveiller des traumastismes autant chez le jeune homme que chez la psy. Qui a tué cette famille ? Comment Pierre a pu en réchapper ? Ce sont toutes les interrogations qui faconne cette BD.
Timothée Le Boucher méne avec Le Patient un thriller dessiné. Ecrit comme un huis clos, où le paranormal a une grande place, on suit le personnage de Pierre qui peu à peu retrouve ses souvenirs, qui se lie d'amitié avec d'autres patients au destin tragique. La question qui soutend ce récit est bien de savoir qui a fait ça ?
Avec son dessin très réaliste, les planches changent de couleur, se faisant plus sombre lorsqu'on aborde la tragédie. Le côté paranormal laisse aussi place a des grandes planches abstraite qui rajoute au génie de l'auteur. Le Patient ne vous lachera pas et il sera difficile de le refermer.
Critique rédigée par Mathilde Jarrossay
"Le patient", Timothé Le Boucher, Editions Glénat, 1000 pages, 25 €
Ce que nous avons perdu dans le feu, Mariana Enriquez
Mettre en image l'univers horrifique de Mariana Enriquez ? C'est le défi que s'est lancé Lucas Nine dans l'unique bande dessinée publiée par les Éditions du Sous-sol. Le réalisme des photos utilisées comme base et retravaillées par le dessin envoûtant de l'artiste illustre à merveille l'ambiance fantasmagorique des nouvelles de l'Argentine Mariana Enriquez publiées dans le recueil Ce que nous avons perdu dans le feu.
L'autrice et le dessinateur nous font plonger dans une Buenos Aires inquiétante, où les apparences sont souvent trompeuses et où l'horreur nous attend à chaque coin de rue. Junkies, disparitions inquiétantes, meurtriers et enfants louches, les frissons sont garantis.
Une bande dessinée qu'on recommande chaudement aux fan inconditionnels de Mariana Enriquez - parmi lesquel.les nous comptons évidemment - tout en conseillant aux non initié.es de découvrir ses nouvelles afin de pouvoir apprécier au mieux la subtilité des dessins de Lucas Nine !
Critique rédigée par Mathilde Ciulla
"Ce que nous avons perdu dans la feu", Mariana Enriquez, Editions du Sous-Sol, 104 pages, 22,90 €
À la ligne, Julien Martinière
Adaptée du roman de Joseph Ponthus, cette BD nous plonge dans le quotidien éprouvant des ouvriers de l’industrie agroalimentaire, où tri des crevettes, équarissage des porcs ou encore nettoyage des abattoirs rythment les journées. A travers ces tâches répétitives se dessinent la pénibilité physique et l’usure psychologique du travail à la chaîne.
Alors que le propos est austère, le trait si précis de l’auteur illumine son récit et nous transporte dans ses scènes d’usine et de vie quotidienne. A l’aide d’un crayonné en noir et blanc, il offre des planches d’une grande beauté, parfois proches du pointillisme. Ces illustrations renforcent l’immersion du lecteur dans un univers à la fois oppressant et poétique.
De par son coup de crayon, il transforme le témoignage de Joseph Ponthus en un vibrant hommage prolongeant la mémoire de l’homme tout en sublimant la dureté du quotidien d’ouvrier par la beauté du dessin. Une magnifique adaptation saisissante qui se transforme en une véritable ode à l’écrivain disparu.
Critique rédigée par Marie Heckenbenner
"À la ligne", Julien Martinière, Editions Sarbacane, 208 pages, 25 €
