Après plusieurs dates en première partie de Gregory Porter, l’artiste britannique Myles Sanko revient cet automne avec un troisième album teinté de soul et de jazz, disponible en physique dès le 2 décembre 2016. Just Being Me est-il l’album de la maturité ?
Peu connu encore en France, Myles Sanko a pourtant une solide base de fans au Royaume-Uni et en Allemagne. En 2013, il décide d’autoproduire un premier mini album, Born in Black & White, qui connaît un certain succès, assez pour le pousser à continuer dans cette voie. En 2014, ce sont ses fans qui financent l’album Forever Dreaming qui lui vaudra la reconnaissance d’un grand artiste de jazz, Gregory Porter. Celui-ci l’invite à faire ses premières parties sur sa tournée allemande. Myles Sanko s’éloigne alors peu à peu du hip-hop et de la soul de ses débuts pour se rapprocher du jazz. Cela donne un troisième album, Just Being Me, signé par le label Légère Recording et distribué par La Baleine (Radiohead, Kavinsky, Fauve, Sébastien Tellier).
[embed]https://www.youtube.com/watch?v=wsvl30YAsWY[/embed]Un cocktail d’influences musicales
Myles Sanko est né et a grandi au Ghana, le pays de sa mère. Son père est français mais c’est au Royaume-Uni qu’il emménage à l’âge de 16 ans. Ce mélange de cultures et ses origines plurielles l’ont sans doute conduit à explorer différents styles musicaux. Du hip-hop et de la funk juvénile du premier opus, Myles Sanko a gardé sur Just Being Me une certaine énergie et un sacré groove, notamment sur la chanson titre qui ouvre l’album après le très bel instrumental Freedom qui mêle cuivres et sons électro.
Mais ce troisième album confirme surtout le virage jazz de Myles Sanko. Les pianos s’envolent, les percussions s’emballent, on retrouve des cuivres et de la contrebasse… Les cordes viennent parfaire des arrangements déjà recherchés sur Just Being Me, For You et surtout à la fin d’Empty Road, qui clôt le disque.
Musicalement, l'album est une vraie réussite. On y retrouve aussi beaucoup de soul et quelques teintes de gospel sur For You ou l’excellente Land of Paradise, une ode au rêve et à l’avenir sur laquelle la voix du chanteur se libère.
Myles Sanko. (c) Simon Buck
La voix et les textes au second plan
Myles Sanko cite parmi ses influences Marvin Gaye, Otis Redding, Bill Withers ou encore James Brown. Mais cet album laisse moins de place à la voix, plus en retenue et beaucoup moins fougueuse qu’à ses débuts (on se souvient de High on you ou So Hard to Stop notamment). Si l’on perd un peu en énergie et en dynamisme, la chaleur et le groove sont toujours là. Mais le timbre de Myles Sanko n’est pas aussi grave et vibrant que celui de Gregory Porter, et sa vraie force était ce feeling funky qui manque un peu à Just Being Me.
Toutefois, Myles Sanko le revendique, il a voulu se faire plaisir avec ce disque : « Quand j’écris, je joue et je chante, je ne pense pas à coller une étiquette soul ou jazz sur ce que je fais… Ca vient naturellement… », explique-t-il. Cela donne un disque plus mûr, avec des textes variés. « Cet album parle d’amour, d’espoir et de politique, il y a des parts de moi dans chaque chanson », résume Myles Sanko.
Le message du disque est globalement positif, mais les textes sont un peu inégaux. Le thème de Forget me Not, un mari qui s’adresse à sa femme atteinte d’Alzheimer, aurait pu être traité avec davantage de subtilité. De même la ballade I Belong To You apparaît comme une déclaration en mid-tempo un peu niaise. En revanche For You, Promises ou This ain’t living sont de belles surprises.
Just Being Me de Myles Sanko est l’album idéal pour ceux qui voudraient découvrir un savoureux cocktail de musiques noires (soul, jazz, gospel). Réconfortant et chaleureux, ce disque accompagnera également vos soirées d’hiver avec classe et douceur.
Just Being Me, disponible en digital depuis le 28 octobre, sortie en physique le 2 décembre 2016. Légère Recording / La Baleine. CD : 11,90 € / Vinyle : 20,22 € sur la Fnac.com.
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