La verrière du 104 allait-elle se fracturer et le plancher qu’elle recouvre, s’effondrer, sous la Cascade orchestrée par un Floating Points qui semblait ne pas vouloir descendre en dessous des 130 BPM pour son dernier album éponyme ?
La mise en jambe effectuée par la musicienne sibérienne Maria Teriaeva, adepte des synthétiseurs modulaires, nous immerge dans un bain de bulles ambient aux basses pénétrantes. Les membres délassés, on a du mal à cacher notre impatience face à la plongée explosive sur le dance-floor qu’annonce la suite. Et BOUM BOUM BOUM BOUM voilà Sam Shepherd derrière ses consoles qui nous assaille d’emblée d’un rythme frénétique se connectant directement à notre corps, laissant notre esprit à la traine. Passées quelques minutes, on se ressaisit devant les peintures liquides composées en direct par l’artiste japonaise Akiko Nakayama (qui a aussi signé la pochette du disque), mêlées aux créations visuelles du duo barcelonais Hamill Industries. L’air de rien, derrière leur invitation à phaser, ces visuels nous ramènent dans ce club des 90’s où Sam Shepherd semble avoir fait ses classes. Tech-house teintée d’electronica, on repart nager dans ce déferlement de rythmes appuyés, cachant, mine de rien, certaines surprises de compositions qui nous font retrouver le Floating Points de ces dernières années (on pense particulièrement ici à l’excellent Promises co-créé avec Pharoah Sanders et le London Symphonic Orchestra).
Album et tournée teinté.e.s des restrictions vécues pendant la pandémie de covid-19, Cascade ne cache pas son objectif : faire danser les foules, quitte à mettre de côté certaines compositions plus riches et texturés qui n’aurait sans doute pas été de trop pour créer un sentiment de liesse. N’en demeure pas moins que le but a été rempli avec succès et que les poutres du 104 doivent encore accusées le coup de bonds frénétiques.
En tournée.