Ibrahim Maalouf, roi des trompettistes, a connu la consécration. Une victoire de la musique pour son avant dernier album « Illusion » (catégorie « meilleur album de musique du monde). Il est de retour avec pas moins de deux albums cette fois ci, sortis fin septembre dernier. Présentation des dernières nouveautés d’un phénomène.
Etrangement, quand on cite son nom, les premières choses qui viennent en tête sont sans doute ses collaborations avec de grands noms (Vincent Delerm, Sting, Grand corps malade, Mathieu Chédid). Ou bien aussi sa création pour la bande originale du film « Yves Saint Laurent » de Jalil Lespert, (qui lui vaudra d’ailleurs une nomination aux Césars). Mais Ibrahim Maalouf est avant tout un artiste aux nombreux albums solos, qui nous transmet, à travers son histoire, une musique pleine d’espérance.
Enfant de Beyrouth, il est né sous les bombes en 1980, dans un Liban décimé par la guerre civile. À 12 ans, il se rêve en architecte libre pour reconstruire son pays. Ce sera finalement grâce à sa musique qu’Ibrahim nous transmettra son souffle de liberté. Ses albums, ses collaborations et ses nombreux projets à venir sont le reflet de cette liberté qu’Ibrahim Maalouf revendique avant tout.
Entre Ivry sur seine et New York, Ibrahim Maalouf enregistre « Red and Black light » et «Katlhoum », qui n’ont rien à voir, si ce n’est un thème commun : les femmes.
« Red & black light » est une sorte d’ode à la femme d’aujourd’hui, et à son rôle fondateur et fondamental pour pouvoir, d’après lui , espérer un avenir meilleur. Sont regroupées ici ses compositions mais aussi une reprise surprise. Entouré de ses musiciens (Stéphane Galland, François Delporte, et Eric Legnini ), il laisse place à une esthétique plus actuelle, à un jazz plus euphorisant. Cet album, aux tonalités définitivement plus rock et plus jeune, est fait pour faire la fête, et danser sur ses airs envoûtants.
« Kalthoum » est quant à lui, plus précisément une célébration des femmes qui ont bouleversé le cours de l’histoire et qui ont eu, plus particulièrement, une influence artistique ainsi qu’un impact jusque dans nos vies actuelles, selon lui. Il a cherché, à mettre en avant une figure emblématique, véritable monument de l’histoire du peuple arabe, que représente Oum Kalthoum. Accompagné cette fois de musiciens américains, (Larry Grenadier, Clarence Penn, Mark Turner et Frank Woester), il nous propose un jazz plus intime, plus traditionnel, et qui pourrait être vu comme une invitation au voyage.
https://www.youtube.com/watch?v=d2-V8MIbuMoMovement I, extrait de l’album Kalthoum
Au delà du personnage, on a donc beaucoup aimé la musicalité de ces deux albums. Il confirme là quelque chose de très fort : réussir à nous faire aimer l’instrument qu’est la trompette. Et ce quelle que soit les générations. Ibrahim Maalouf nous transmet ainsi une énergie incomparable, que l’on retrouve lors de ses nombreux concerts.
Comme en témoigne son live sur le plateau du Petit Journal sur Canal+. Ce soir là, jour de sortie de ses deux nouveaux albums, il interprète en exclusivité, son titre « Red & black light », (tiré de l’album du même nom). Le temps s’arrête. Aussi beau que surprenant, sa performance est portée par les jeunes élèves de la maitrise de radio France.
Son interview, généreuse et joyeuse, saura séduire les derniers sceptiques.
Disparue il y a tout juste quarante ans, la cantatrice Oum Kalthoum sera célébrée par le musicien mais aussi par de nombreux invités lors d'un week end qui lui sera dédié les 12 et 13 décembre prochain à la Cité de la Musique de Paris. Des concerts pour présenter les deux albums d'Ibrahim Maalouf , et aussi des cours de percussions arabes pour les enfants, des rencontres et des ateliers. Mais en attendant, Ibrahim Maalouf sera en tournée tout l’automne. Avec entre autres des dates aux Zéniths de Montpellier, Nantes, Dijon, Lille ou encore Toulouse.