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"Rafiki" : la couleur des sentiments

5 octobre 2018, par Untitled Magazine

Censuré au Kenya pour "apologie du lesbianisme", "Rafiki", de Wanuri Kahiu, séduit par ses couleurs et son audace. Malheureusement, à cause d'un manque (souvent) cruel de liant, la réalisation ne parvient pas à offrir à son propos ni l'intensité, ni la profondeur attendues. 

À Nairobi, Kena et Ziki mènent deux vies de jeunes lycéennes bien différentes, mais cherchent chacune à leur façon à poursuivre leurs rêves. Leurs chemins se croisent en pleine campagne électorale au cours de laquelle s’affrontent leurs pères respectifs. Attirées l’une vers l’autre dans une société kenyane conservatrice, les deux jeunes femmes vont être contraintes de choisir entre amour et sécurité...

Du rouge aux joues et à lèvres

Sous la caméra de Wanuri Kahiu, la rigueur d'un monde intolérant se traduit en couleurs : désaturées lorsque des violences sont filmées, grises et ombragées lorsque des pleurs sont versés... Dans un même mouvement, les couleurs vives sont utilisées à foison pour dépeindre l'amour naissant entre les deux jeunes femmes. Des tresses colorées et du rouge à lèvres éclatant de Ziki aux imprimés arborés par Kena, le propos passe par la pigmentation. Cet enchaînement coloré lie les deux protagonistes dont l'amour saphique se développe avec lenteur, empêché par la froideur des regards du conservatisme religieux et social.

© Big World Cinema

Pop à l'eau de rose

Si la problématique de la mouvance anti-LGBTQ toujours omniprésente en Afrique de l'Est nécessite d'être soulevée, elle aurait mérité un traitement moins lisse et moins... occidental. Le déroulement d'une romance à l'eau de rose cousue de fil blanc, des couleurs trop pop, un montage mi-amateur mi-artsy vaguement Dolanesque et des actrices maladroites qui ont du mal à faire de leurs jeux le vecteur des émotions de leurs personnages respectifs... Cela donne au film des airs de patron mal terminé, manquant de capter l'essence de son sujet avec le sérieux qui aurait été de rigueur.

Le formatage très occidental et presque caricatural vient ainsi gâcher quelques élans de beauté qui auraient pu faire de Rafiki un succès : une belle intention colorée, donc, pour un résultat très décevant.




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