Jeunesse Sauvage est le premier film de Frédéric Carpentier. On y suit Raphaël, chef d’une bande de jeunes voyous. Du vol de téléphone à l’usage d’armes à feu, le gang se voit entraîné dans une spirale de violence. Un film touchant qui fait le portrait d’une jeunesse enragée.
La fureur de vivre
Le film se déroule dans une ville du Sud de la France, au bord de la mer. Le cadre est idyllique : la plage, les bateaux, le soleil et la photographie est très belle. Mais le quotidien des jeunes que l’on suit est moins rose. Du moins on le devine car il y a peu de séquences sur les quartiers défavorisés. Le réalisateur fixe sa caméra sur les jeunes de la bande, qu’il filme en plan rapprochés. Sur leur visage, on lit beaucoup de haine, de blessures, ce qui les rend attachants malgré leur violence. Une jeunesse un peu paumée, avec pour seul repère leur chef de gang : Raphaël, qui ne tardera pas à faiblir.
C’est le premier film de la plupart des jeunes acteurs, ce qui rend leurs personnages d’autant plus touchants, malgré quelques maladresses et inexactitudes de jeu. Cela confère au film une certaine fraîcheur, qui n’est pas sans rappeler Shéhérazade de Jean-Bernard Marlin ou Mektoub My Love de Kechiche.
La rage au centre
Il y a peu de temps mort dans le film, où s'enchaînent les scènes de violences et de pétages de plombs. Si le petit gang commence par voler des téléphones, ils ne tarderont pas à utiliser des armes blanches puis des armes à feu, en phase de devenir de vrais truands.
On est immergé dans leur univers, et on voit à travers les yeux de la sentinelle Raphaël : il voit tout autour de lui: un portefeuille qui dépasse, un passant distrait, un téléphone à portée de main. L’acteur, très beau et très intense n’est pas sans rappeler un James Dean dans La Fureur de Vivre, un jeune homme écorché vif entraîné dans une spirale de violence.
Le scénario est simple, mais efficace. Beaucoup de rage, un peu d’amour. Si le film comporte quelques maladresses, il demeure toujours touchant. A voir !
Sortie le 22 juin 2020