La réalisatrice belge Fien Troch quitte la petite enfance de Kid pour celui de l’adolescence avec son film Home. Elle tente avec sa caméra de tisser une ligne invisible entre parents dépassés et des adolescents en mal de communication. Ce qui échappe au spectateur, perdu dans un scénario inapproprié auquel on ne s’attache à rien, ni à personne.
Kevin, 17 ans, sort de prison. Pour prendre un nouveau départ, il s'installe chez sa tante et se lie d’amitié avec son cousin et ses amis. Ce nouvel équilibre le sauvera-t-il de la délinquance ? Confiance, complicité et trahison se succèdent jusqu'à ce qu'un évènement inattendu bouleverse à jamais le quotidien de ces adolescents.
Fien Troch aime Kids de Larry Clark. Ca se sent dans chacun des plans du film et dans sa mise en scène très naturaliste qui suit les pas de ces adolescents, vivant dans leur sphère, hermétique au monde des adultes. Mais au lieu d’embrasser cette ligne et de se laisser guider par cette énergie, la réalisatrice s’emmêle à vouloir raconter 4 films en un. Un garçon qui sort de prison et tente d’éviter de retomber dans la délinquance ; une histoire d’inceste ; le mal être général des adolescents ; faire face à ses responsabilités - on sent, de séquence en séquence, que la réalisatrice court après son récit, ne parvenant pas à décider quel point de vue aborder. C’est bien dommage car Fien Troch parvient de temps en temps à trouver une prise lorsqu’elle filme les parents de cette bande comme des lâches protecteurs, en permanence dans l’abus ou comme des monstres de possession. Malheureusement ça ne dure pas. Les adolescents - tous des non comédiens - manquent de direction et d’intention et donnent au film ses plus grandes longueurs - à l'image des séquences filmées par les comédiens au téléphone portable. L'événement perturbateur, qui doit faire avancer le récit, est trop anticipé pour surprendre le spectateur. Le film glisse alors vers un ennui reposant que la bande sonore pop électro accompagne.
Home est une énième bonne copie papier sur la complexité des rapports humains à l’âge ingrat, plombé par un scénario trop chaotique qui manque constamment de point de vue.
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