Simple et osée, la rencontre entre deux personnages complètement antinomiques porte le deuxième long-métrage, sympathique bien que parfois trop convenu, de Rachid Djaïdani.
Jeune rappeur de 20 ans, Far’hook est une des figures montantes de la capitale. À visage caché, il se fait connaître des jeunes en concert, et via des vidéos sur internet. Suite à un règlement de compte, le jeune homme est obligé de quitter la capitale afin de se faire oublier. Son producteur lui propose alors de partir accompagner son père, désireux de faire le tour de France sur les traces du peintre Joseph Vernet. Un choc culturel, générationnel et inévitable va alors avoir lieu au cours de ce voyage qui va rapprocher les deux hommes.
Copyright Mars Films
Après Rengaine en 2012, Rachid Djaïdani revient cette année avec un nouveau petit bijou. Tour de France est un film transgénérationnel, qui met en scène un ancien ouvrier du nord, joué par l’inimitable Gérard Depardieu, et un jeune rappeur interprété par Sadek. L’un est passionné de peinture, et plus particulièrement par Joseph Vernet, l’autre de rap. Deux mondes complètement opposés qui vont se rencontrer à travers ces deux personnages touchants et attachants.
Une rencontre inattendue
Au-delà des passions respectives des deux hommes, on assiste à la rencontre entre un jeune homme, fruit de l’immigration et un vieil homme, un brin raciste. La première rencontre est compliquée mais leurs rapports vont s’adoucir au fil du temps. On retrouve petit à petit les traits de la comédie père/fils, tant l’alchimie entre les deux personnages est intéressante et grandissante.
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Evidemment, ce long-métrage est porté par un Gérard Depardieu toujours magistral dans un registre qui lui colle à merveille. On découvre à ses côtés le jeune Sadek. Rappeur de formation, il fait rapidement jeu égal avec le monstre sacré du cinéma qu’il a en face de lui. Sa présence fera certainement venir dans les salles obscures de nombreux jeunes qui apprécient l’artiste et auront l’occasion d’écouter le rappeur tout au long du film avec une bande son aux sonorités hip-hop particulièrement réussie.
Un film à deux doigts de virer dans le cliché
Le film a malgré tout ses petites faiblesses. On tombe parfois dans les clichés entre le rustre nordiste et le jeune rappeur maghrébin. Quelques phrases et dialogues n’ont pas lieu d’être et tentent de faire passer un message de tolérance, qui se comprend et se ressent sans forcément en rajouter. Les propos sont souvent un peu convenus et on a tendance à préférer les moments de joie et de partage entre les deux hommes aux quelques passages pseudo-émotionnels.
Plein de simplicité et de tendresse, Tour de France est un film sympathique. Les émotions ne sont pas extrêmes, mais on passe un bon moment avec deux acteurs très talentueux.
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