A 18 ans, Benjamin est un sportif brillant, amateur de hip hop, qui grandit en banlieue parisienne. A la suite d’un accident, il se retrouve gravement paralysé. Le jeune homme, après avoir été opéré, se retrouve en centre de rééducation pour de longs mois. Une épreuve physique et mentale ponctuée de rencontres, de soins, de progrès mais aussi de déceptions que va devoir affronter le jeune homme, bien décidé à retrouver mobilité et indépendance. Adapté du roman qu’il a écrit il y a 4 ans, cette histoire est une histoire vraie. Celle de Grand Corps Malade, renommé Benjamin pour l’occasion.
Rires et humanité
Cette histoire, en plus d’être celle du slameur, est également celle de tous les accidentés qui se battent chaque jour dans des centres de rééducation. Un sujet plein de gravité, adouci par le caractère et l’attitude des personnages principaux. Ben est un jeune homme vanneur, fan de hip-hop et optimiste à la vue des progrès qu’il effectue. Farid est paralysé du haut du corps depuis ses 4 ans et parcourt les centres de rééducation pour régler des soucis de santé récurrents. Autour d’eux, Toussaint, Samia et Steeve ont tendance à se plaindre de leur terrible condition, mais la fusion entre les membres de ce petit groupe d’amis est attachante. Ils sont également surveillés et aidés chaque jour par Jean-Marie, un aide-soignant particulièrement envahissant, Christiane, sa collègue très maladroite, et Yannick Renier, kiné, chargé de redonner de la mobilité à Ben.
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Malgré ce sujet lourd et parfois très triste, le film donne le sourire. Les personnages sont tellement attachants, les vannes fusent dans tous les sens et l’ensemble des personnages et figurants -joués pour la plupart par de réels patients-, transmettent à la fois beaucoup d’émotion et d’humanité. On ne tombe pas sur un film larmoyant, traitant le sujet avec froideur et cherchant à tout prix à s’attrister et s’apitoyer sur le sort de ces handicapés. Non, le film est une tranche de vie qui donne justement une furieuse envie de vivre. Les deux réalisateurs ne se sont d’ailleurs pas étalés sur l’accident vécu par le personnage principal, préférant se concentrer sur la rééducation et la renaissance de ces jeunes.
Acteurs du réalisme
Les anciens pensionnaires de ce type de centres et professionnels du monde médical reconnaitront certainement une grande réussite en terme de réalisme. Les deux réalisateurs se sont en effet entourés de personnels médicaux pour superviser le tournage, et Grand Corps Malade a pu partager avec l’acteur principal, Pablo Pauly, son expérience et ses différentes émotions au fur et à mesure que l’histoire avançait. Le jeune acteur, déjà vu dans des films comme Les Lascars, De toutes nos forces, ou encore La Fille de Brest, accomplit ici une performance remarquable. Ses gestes sont justes, sa ressemblance avec Fabien Marsaud est également frappante. Un choix judicieux et audacieux, pour un film qui ne repose donc que sur de jeunes acteurs, peu en lumière, mais pas moins talentueux que d’autres pour autant.
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Comme on peut l’imaginer, Grand Corps Malade et Mehdi Idir ont agrémenté cette histoire d’une bande son hip-hop, sur laquelle on retrouve notamment des morceaux de NTM et du groupe formé il y a quelques années par Booba et Ali. Une bande son appréciable, certes, mais qui n’intervient pas toujours au bon moment. Autre très léger bémol, les quelques petites longueurs et facilités sur certains dialogues, mais rien de bien dérangeant, surtout sur un premier long-métrage.
En ce début d’année, difficile donc de passer à côté de Patients, et difficile même de quitter la salle et ces personnages attachants. Un bel exemple de solidarité et de courage dans un film qui redonne la pêche et le sourire.