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Critique : "Men and Chicken", un film d’Anders Thomas Jensen

2 mai 2016, par Untitled Magazine

A la mort de leur père, Elias et Gabriel découvrent qu’ils ont été adoptés et que leur père biologique est un généticien qui travaille dans le plus grand secret sur une île mystérieuse. Arrivés sur cette île éloignée de la civilisation, ils vont découvrir que l’on ne choisit pas sa famille…

Dès les premières minutes, on retrouve ce ton culotté et politiquement incorrect qui fait la singularité des œuvres d’Anders Thomas Jensen. Après "Lumières dansantes", "Les Bouchers verts" et "Adam's apples", sa virée rurale risque de faire parler d’elle, aussi bien dans le bon que dans le mauvais sens du terme. Mélange de comédie potache et de drame social, "Men & Chicken" dévoile progressivement l’univers d’une fratrie atypique, recluse sur une île dépeuplée.

176942.jpg-r_1920_1080-f_jpg-q_x-xxyxx Copyright Urban Distribution

Les deux frères Elias (Mads Mikkelsen) et Gabriel (David Dencik) semblent ne plus se voir depuis un moment. La mort de leur père oblige Gabriel à revoir son frère obsédé sexuel qu’il déteste. Il veut se débarrasser de lui au plus vite, mais leur père leur a laissé une vidéo en guise de testament dans laquelle il leur dévoile le fait qu’ils ont été adoptés. Dès lors, Elias ne lâche plus Gabriel dans un voyage qui devra leur permettre de découvrir la vérité sur leurs origines. Arrivés sur l’île où vit leur père biologique, ils se retrouvent face à une fratrie hostile qui semble leur cacher la vérité.

Si le début de "Men & Chicken" est assez réussi et arrive à intriguer le spectateur grâce aux talents de ses acteurs et aux blagues complètement barrées, la suite du film l’est beaucoup moins. Passées les cabrioles loufoques d’un Mads Mikkelsen méconnaissable et étonnant, le réalisateur étire lourdement un scénario qui se dévoile trop vite. On devine la fin au tiers du film et cette absence de suspens enlève le peu d’intérêt qui nous faisait rester dans la salle. Les gags se répètent à l’infini et la grossièreté des personnages lasse sur la longueur. Jensen flirte avec le politiquement correct en affichant clairement des actes zoophiles et gérontophiles. Le rire du début laisse place à une gêne inconfortable…

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"Men & Chicken" fait référence à "Delicatessen" ou "l’île du Dr Moreau", sans jamais en atteindre ni la dramaturgie, ni la profondeur d’esprit qui amène à la réflexion sur la nature humaine. Avec sa morale sur la tolérance et la fraternité familiale, Jensen se loupe et n'arrive pas à intégrer l’empathie nécessaire à ses personnages pour qu’ils deviennent attachants.

L’intérêt du film réside dans cet univers complètement barré, singulier et propre à Jensen que l’on voit rarement au cinéma. Malheureusement, le film n’est assez bien écrit pour garder l’intérêt du spectateur sur la durée et se repose trop sur des gags usés et usants. Il y avait là matière d’un scénario de moyen métrage seulement.

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