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Critique : Loving, un film de Jeff Nichols

17 mai 2016, par Untitled Magazine

Loving est presenté en Compétition Officielle au Festival de Cannes 2016.

Jeff Nichols revient avec un film basé sur une histoire vraie qui retrace le combat d'un couple dans les années 1960 pour abolir l'interdiction qu'une noire sorte avec un blanc aux Etats-Unis. L'autorisation du métissage sera donnée à la suite de ce procès. Mais le problème que va soulever ce film est tout autre : une histoire vraie poignante fait-elle toujours un bon film ? Ce film nous répond hélas par la négative...

Loving Ben Rothstein © Big Beach, LLC

Tout d'abord signalons son principal défaut : le rythme. Le film est d'une platitude déconcertante et désamorce toute tentative de tension. Au cinéma (et à la télé aussi bien pour les séries que pour les téléréalités) il existe une courbe à respecter avec un début, un milieu et une fin qui permet de tenir le spectateur accroché. Le moment de tension/conflit intervient après le milieu du film, puis la redescente est progressive jusqu'au dénouement final On peut ainsi prendre pour exemple Die Hard, Le Bureau des Légendes ou encore Koh-Lanta, qui tous reprennent cette formule. Loving reste malheureusement sur un ton monocorde, ne relève presque jamais de moments de tension et les déjoue à chaque fois au dernier moment, comme pour placer ses personnages sur un socle d'invincibilité, à qui rien ne peut arriver au delà du script. En choisissant de rester dans les faits, et en apportant aucune touche de créativité autre que la mise en scène, Jeff Nichols se fourvoie et on s'ennuie ferme. On a même tendance à piquer du nez tellement l'action n'est à aucun moment palpitante et nous renferme dans une histoire connue dès le résumé.

Une autre de ses faiblesses, comme mentionné plus haut, est son absence de créativité. Comparons le au très bon Twelve Years a Slave de Steve McQueen, qui nous propose une version personnelle d'une histoire vraie et ne cherche pas à faire ce que le cinéma ne peut proposer : la transcription de la réalité. Le parti pris est de faire un film s'inspirant d'une histoire vraie et non une histoire vraie documentée dans un film. C'est encore le problème de Loving qui cherche à retranscrire une réalité à laquelle il n'a pas accès. 

Loving.untitled magazine Ben Rothstein © Big Beach, LLC

De bons éléments sont quand même à signaler, comme l'actrice principale (Ruth Neega qui interprète Mildred "Brindille" Loving) qui incarne à merveille son rôle ou encore la mise en scène soignée, malheureusement accompagnée d'une musique planante qui renforce la position somnolente du spectateur. Un film raté qui manque cruellement de pêche et qui se laisse embourber dans sa volonté de retranscrire des faits.

Les coulisses de Cannes : Le film a été visionné à la séance matinale (8h30) et le public n'a pas beaucoup réagi. Parsemée de quelques rires, la séance n'était pas très animée. Toutefois, la séance du soir était bien plus mouvementée et une standing ovation de plusieurs minutes a été adressée à l'équipe du film.




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