Des nouvelles de la planète mars signe le grand retour de Dominik Boll dans la comédie mordante et décalée. Il reprend les ficelles de ce qui avait fait le succès d'Harry, un ami qui vous veut du bien, l'irruption d'un personnage extérieur un peu barré au sein d'une famille, et renoue avec un cinéma malin et réjouissant. 

Philippe Mars est un ingénieur informaticien, gentil père de famille divorcé qui tente de s'occuper de ses deux enfants : un fils collégien devenu végétarien et une fille obsédée par le travail. Installé dans une routine rassurante, il mène une petite vie tranquille jusqu'à l'arrivée accidentelle de Jérôme, un collègue de travail un peu perturbé. Un peu ? C'est un euphémisme quand on sait que celui-ci ne se sépare jamais de son hachoir, qu'il range soigneusement dans son sac chaque jour. Un tempétueux bonhomme interprété à la perfection par Vincent Macaigne, qui va bouleverser le quotidien de la famille Mars.

Copyright Michaël Crotto

Interné pour avoir lancé une machette suite à un excès de colère sur Phillippe Mars -à qui il coupe littéralement une oreille- Jérôme fuit son centre pour se réfugier c'est ce dernier. Une cohabitation imprévue qui fait vaciller la vie trop calme des Mars dans le chaos. Dominik Boll met en place tout une série de personnage plus barré les uns que les autres. L'excellente Veerle Baetens dans le rôle de la femme torturée, échappée d'une asile et sur qui, Jérôme se trouve faire une fixette. Le fils (Tom Rivoire) qui à la suite d'un exposé sur le massacre des poussins décide de devenir végétarien ou encore l'adolescente (Jeanne Guittet) qui méprise son père d'avoir raté sa vie. Tous son brillant, face à un François Damiens en chef de famille, drôle et touchant à la fois. Loin, bien loin de ses caméras cachées ou du style un peu benêt qu'il prend dans Dikkenek, il confirme sa performance d'acteur (déjà remarqué dans Les Cowboys de Thomas Bidegain).

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La force du film se cache derrière la complexité des personnages de Boll et l'identification que l'on se fait au père. L'histoire mise en place derrière - à savoir la destruction d'une usine dans laquelle on massacre des poussins - ne devient alors qu'un prétexte à la prise de conscience. Et si finalement, ce qu'il y avait de plus important c'était de vivre, tout simplement ? Un film réjouissant, plein de sentiments et de consciences.

Sorti en salle le 9 mars 

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