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Critique : "Birth of a nation", un film de Nate Parker

18 janvier 2017, par Untitled Magazine

Produit, scénarisé, réalisé, et joué (rôle titre) par Nate Parker, "Birth of a nation" se lit comme une réponse au film du même titre de D.W Griffith, réalisé en 1915, et qui fut longtemps un des plus gros succès du cinéma. Un film qui se repose trop sur ses codes et références, sans parvenir à dépasser un manichéisme éculé malgré une recontextualisation intéressante. 

En Virigine, trente ans avant la guerre de Sécession, Nat Turner, un esclave cultivé, est appelé par son maître à prêcher auprès des esclaves des familles voisines, de sorte que les travailleurs opprimés tiennent leur rang. Quand son épouse est violée et torturée par des esclavagistes blancs, ce dernier se soulève alors, avec ses camarades, contre ce système qu'ils exècrent.

Un film intéressant dans son contexte

Quand le film de 1915 est une éloge du KKK, revendiquant la suprématie de la "race blanche", le film de 2016 raconte l'épisode de la révolte des afro-américains, révolte courte et sanglante mais qui sera à la source de la Guerre de Sécession. Nate Parker se propose alors de faire le portrait de ce héros -car Nat Turner est traité comme tel par le réalisateur-, peu connu mais qui s'impose progressivement comme une icône afro-américaine. Rappelant Braveheart par certains points -le monteur de Birth of a nation est également le monteur de Braveheart-, ce film semble vouloir s'extraire de la victimisation de victimes. Il est également intéressant de voir Birth of a nation dans son contexte : dans un pays qui se cherche encore, où la ségrégation raciale est bien souvent vive, ce film rappelle les vertus de la révolte, avec justesse.

Copyright 2016 Twentieth Century Fox Copyright 2016 Twentieth Century Fox

Clacissisme Hollywoodien

Bien qu'il soulève, Birth of a nation dérange également par son manichéisme. Effectivement, si l'on peut entendre que la culture américaine se forge pour beaucoup sur la religion, la transformation progressive du personnage de Nat Turner en prophète -qui meurt devant la foule, en regardant le ciel- est excessive et lourdingue. De la même façon, il manque parfois de liant entre les scènes, qui ne créent pas d'ensemble clair derrière les grosses ficelles qui les sous-tendent. L'image est cependant assez réussie : les bleus et gris se lisent en transparence, donnant au film une ambiance poussiéreuse, presque mystique, et les scènes de violence sont traitées avec justesse.

Grand Prix du Jury et Prix du public au festival du film de Sundance, il est actuellement en bonne voie pour les Oscars, ce qui est assez regrettable quand on voit le traitement simpliste de ce fait historique majeur. Un film intéressant, mais franchement pas marquant.

https://youtu.be/ezWiUTXB11A


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