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Critique : "Belle dormant", un film d'Ado Arrieta

13 janvier 2016, par Untitled Magazine

Adolfo Arrieta s'amuse et nous offre un conte tendre et délicat, porté par le jeu pur d'acteurs innocents et une bande originale enchanteresse.

Le jeune prince Egon s'ennuie à Letonia. Il rêve du royaume de Kentz où une princesse endormie l'attend. Par bonheur, son précepteur et l'amie de ce dernier, une archéologue de l'UNESCO, croient également aux contes de fées.

© UniFrance © UniFrance

Un conte contemporain

Ado Arrieta reprend les caractéristiques des personnages de conte de fées : Niels Schneider en prince est impétueux, la fée incarnée par Agathe Bonitzer est maligne et charmante, Tatiana Verstraeten est une princesse douce et ravissante. La beauté de chacun de ces personnages est sublimée par une lumière poussiéreuse et dorée, comme un nuage d'or qui parsème l'ambiance déjà lumineuse de la belle dormant. Car parsemé, ce film l'est de toute sorte. Le réalisateur s'attache à pointer quelques détails, anachronismes ou autres originalités, comme tant de clins d'oeil au conte d'origine et à son propre univers cinématographique. Ainsi, le prince passe son ennui à jouer de la batterie, son qui poursuit la filmographie d'Ado Arrieta depuis Le Jouet Criminel, et la belle est endormie dans une jungle luxuriante, espace sonore et dangereux. Le film s'achève sur une danse qui signifie bien plus que la promesse d'une vie heureuse remplie d'enfants : c'est un rituel qui ouvre les corps.

Une heureuse simplicité

Le film possède une belle affiche: Niels Schneider, Agathe Bonitzer et Mathieu Amalric tiennent les rôles principaux. Aucune prétention toutefois, ni de la part du réalisateur qui dirige simplement ses artistes, ni de la part des acteurs qui se prêtent à cet exercice avec beaucoup d'innocence. Justement, c'est cette simplicité qui rend honneur à la "Belle dormant" : il n'y a pas d'effet de caméra grandiloquent et le découpage reste lisible. La musique sublime de Benjamin Esdraffo accompagne chaque événement de ses arrangements, les soulignant de façon délicate. Le silence est également un élément musical : lorsque le prince traverse la "jungle" qui le mène au château de son aimée, seul le bruit de ses pas est offert, comme complément à l'enchantement. Un enchantement premier dans la mesure où il réfère à ce royaume endormi; un enchantement également pour le spectateur qui assiste à une respiration de l'action, comme un moment de belle gratuité.

Il y a beaucoup de modestie et de tendresse dans ce conte d'Ado Arrieta et le pari est réussi : on sort de la salle apaisés, comme par magie.

https://youtu.be/NqqIvcFbkBo


auteur
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