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Critique : « American Honey », un film d’Andrea Arnold.

4 février 2017, par Untitled Magazine

Avec « American Honey », la réalisatrice britannique Andrea Arnold propose ici un quatrième long-métrage de grande qualité. Un road-movie de 2h40 qui décrit la vie d’un groupe de jeunes vendeurs itinérants aux Etats-Unis.

A 17 ans, Star est issue d’une famille pauvre dont les parents séparés ont abandonné leur rôle. Elle s’occupe donc de ses frères et soeurs et ratisse son quartier afin de subvenir à leurs besoins. Un jour, elle croise le chemin de Jake et sa bande dans un supermarché. Attirée par ce personnage fantasque, elle accepte la proposition de ce dernier: intégrer l’aventure et sillonner les routes américaines pour vendre des magazines au porte-à-porte. Une épopée pleine d’humour, de péripéties, d’histoires d’amour et de rencontres que la jeune femme va affronter, loin de ses racines.

Une première réussie pour Sasha Lane

Prix du jury au festival de Cannes, American Honey décrit parfaitement la situation précaire d’un grand nombre de jeunes en Amérique, qui arrivent malgré tout à vivre en se débrouillant d’une manière ou d’une autre. Ici, Star, interprétée par l’excellente Sasha Lane dont c’est le premier long-métrage, est en perpétuelle quête de liberté. C’est d’ailleurs une thématique qui ressort tout au long du film, que ce soit à travers le départ précipité de sa ville natale, en route vers l’aventure, ou encore par la liberté qu’elle offre à chaque insecte ou animal qu’elle croise au cours de ce voyage.

Copyright Robbie Ryan Copyright Robbie Ryan

Pour donner la réplique à la jeune actrice, on retrouve l’inévitable Shia Labeouf, dans le rôle de Jake. Après avoir joué dans des grosses productions comme Fury au côté de Brad Pitt ou encore dans Nymphomaniac en 2013, dirigé par Lars Von Trier, le jeune acteur, autant connu pour ses talents de comédien que pour sa vie privée, tient le rôle d’un jeune sans famille, régulièrement alcoolisé, qui séduit les femmes les unes après les autres pour les faire entrer dans la bande. Un rôle qui lui colle à la peau.

Un format carré pour plus d’intimité

Tourné en format carré, cette réalisation permet au spectateur de se concentrer sur les protagonistes et d’entrer dans une certaine intimité avec ce groupe de jeunes sans règles et sans limites. On se sent intégrés à cette fresque proposée par la réalisatrice sur une bande son très marquée hip-hop et plutôt bien sentie. La musique se marie parfaitement avec cet environnement parfois sale, rempli de pauvreté et de jeunes défoncés mais plein de joie de vivre.

Copyright Robbie Ryan Copyright Robbie Ryan

En sortant de la salle, on a l’impression d’avoir passé trois heures avec ce groupe de jeunes. On en aime certains, on en déteste d’autres, et si les émotions transmises ne sont pas intenses et ne provoqueront ni rires, ni larmes, certains messages sont passés avec brio. Un besoin de liberté de la part de ces jeunes américains mais aussi une réalité toujours présente, celle de l’appât du gain. Star ne peut en effet espérer rester au sein de ce van qu’a une condition : vendre des magazines pour rapporter de l’argent à la patronne de ce business. Un objectif pas toujours simple à atteindre, mais pour lequel tous les moyens et toutes les techniques sont autorisés.

American Honey n’a donc rien a envier aux grosses productions américaines. Grace un duo d’acteurs qui marche bien, une réalisation réussie et une bande son entrainante. On passe un excellent moment et on ne voit pas passer les 2h40 de film.

https://www.youtube.com/watch?v=y1SpWZm1PLc


auteur
Le webzine des plaisirs culturels.


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