Début septembre, alors que le soleil se couchait de l’autre côté de la verrière du 104, un phénomène unique d’apparition en France (pour cette tournée en tout cas) a eu lieu : les Future Islands sur scène. À peine la rentrée amorcée, le groupe indépendant de rock alternatif était de passage dans la capitale pour jouer quelques nouveaux titres et surtout ceux qui les ont fait connaitre internationalement depuis la sortie de l’album Singles (2014).
Il faisait lourd en ce mardi soir d’un été encore brûlant. Le public faisait contre chaleur bon frais en vidant des fûts de superbock pendant que la première partie (R.A.P. Ferreira) peinait à combler de son blues la langueur généralisée. Mais une fois arrivé sur scène Samuel T. Herring accompagné de ses trois acolytes (William Cashion à la basse, Michael Lowry à la batterie et Gerrit Welmers aux claviers), il n’a pas fallu plus de deux morceaux pour se faire à l’idée que sa fougue allait irradier la salle. Avec un accent difficilement compréhensible mais qui y est pour beaucoup dans le timbre si particulier de ces chansons, Sam Herring s’est donné corps et âme dans la réinterprétation de ses paroles - à tel point que l’on aurait pu croire qu’elles venaient d’être écrites. Rapidement trempé par ses danses, gesticulations, coups et autres clameurs, Herring, soutenu par ses trois instrumentistes au flegme eux, imperturbable, n’en a pas moins assuré un show communicatif d’une heure et demi.
Tant d’impétuosité a pu surprendre voire même dérouter, mais n’a pas empêché au sentiment de fascination de se distiller dans l’audience. On en est sorti.e.s avec l’impression d’avoir assisté à une prêche dont les sujets intimes ont été l’occasion d’un moment d’exaltation généralisée.