Maria Grazia Chiuri rend hommage aux femmes baroudeurs de Dior, à l’occasion des 70 ans évènement de la maison française de haute couture.
Aventure, émotion et poésie… un langage qui semble s’adresser à toutes les femmes, de tous les pays du monde. C’est en tout cas ce dont témoigne la nouvelle collection, orchestrée par Maria Grazia Chiuri, Directrice Artistique des collections femme, pour ce défilé de haute couture automne-hiver 2017-2018, en hommage aux beautés altières et voyageuses de monsieur Christian Dior disparu il y a sept décennies.
Un atlas bestiaire
Si l’hôtel des invalides était aujourd’hui connu pour abriter la mémoire des gloires militaires de la nation, ce lundi, il a muté en un véritable jardin luxuriant, à ciel ouvert, peuplé d’animaux en bois sculptés. Invitation au voyage ou bien ode à l’évasion, Maria Grazia Chiuri nous transporte intimement dans un décor de savane, de désert et d’herbes folles, planté au beau milieu d’une assistance circonspecte.
Un tableau féérique prenant racine au beau milieu des cinq continents de la mappemonde sphérique et d’une escadrille de modèles, nuancés de gris, parfois poudrés de rose, qui se déclinent en file indienne, sans entrave. Ces exploratrices des temps modernes affrontent les frontières géographiques et mentales, dans une atmosphère utopique. Ici, la garde-robe masculine, très présente, se marie aux pièces ethniques, transformées grâce à la sensibilité de la créatrice italienne, en un véritable vestiaire conquérant.
A la conquête de la modernité
En clair-obscur, s’invitent des vestes, des manteaux, des chemisiers, des combinaisons, semblables aux blousons d’aviateur, couplés au feutre masculin de Stephen Jones, créateur des chapeaux Dior depuis vingt ans. Le parcours de ce retour aux origines du monde s’apparente, pour Maria Grazia Chiuri, à une topographie d’émotions : les couleurs, les fleurs ou les jeux de tarot brodés deviennent eux-mêmes comme des atlas sur des capes et des robes de soirée en tulle et en soie.
Un défilé qui raconte la puissance de l’errance littéraire au féminin, pétrie d’explorations culturelles et de style, cultivés par la maison depuis soixante-dix ans. En effet, Maria a souhaité rendre hommage aux sept décennies écoulées depuis le défilé triomphal de monsieur Christian Dior, en 1947. Une présentation évènement, chargée d’histoire et de poésie dont seule la créatrice a le secret.