Reverb : un mélange de différentes séries de Nicolas Comment
Pont Charles, Prague, 2006 © Nicolas Comment, courtesy Polka Galerie.
La trentaine de photographies de Nicolas Comment, exposées dans les deux espaces d’exposition, est issues de plusieurs séries différentes. Ce qui permet d’appréhender la richesse de la production du photographe est néanmoins décevant à cause de l’absence de médiation. Nicolas Comment est photographe mais aussi auteur-compositeur de musique. Cette exposition se veut être un dialogue entre ses séries de photographies, la littérature, la poésie et le livre photographie en tant qu’objet. Ce projet ambitieux n’est malheureusement pas intelligible. Aucune explication n’est donnée, pas même à quelle série appartient quelle photo, quel était l’enjeu de cette série ou encore avec quel genre de littérature et de poésie celle-ci dialogue. Toutefois les photographies exposées dégagent quelque chose de vraiment intéressant. Réalisées à l’aide d’un boitier argentique elles montrent d'imparfaits paysages, des figures de femmes tronquées ou de dos, des compositions déroutantes avec des nus faits de poupées aux couleurs toujours très expressives. Le tirage pigmentaire sur papier Hahnemühle est si délicate que l’image semble vaporeuse, presque flottante au dessus du support. L’appellation « Reverb » prend son sens dans les jeux de lumières, dans les couleurs et les cadrages mais encore une fois, cela reste superficiel tant le propos de l’exposition est occulté.
Manziat, 1997 © Nicolas Comment, courtesy Polka Galerie.
Horizons : Sze Tsung Nicolás Leong a atteint son but
Masai Mara II, 2009 © Sze Tsung Nicolás Leong, courtesy Polka Galerie. Ganga (Ganges) II, Bénarès, 2008
© Sze Tsung Nicolás Leong, courtesy Polka Galerie.
La salle en sous sol dédiée à Sze Tsung Nicolás Leong est bien plus enthousiasmante. Pour sa premier exposition en France, cet artiste anglo-américain internationalement reconnu, propose un tour d’horizon de ses plus beaux paysages naturels et urbains de sa série Cities. Quelque soit le sujet, on retrouve une constante : la tripartition de sa photographie. On ne parlera pas de plans car la ligne d’horizon serait noyée. Ainsi, la bande inférieure de la photographie accueille souvent le paysage en lui même, la bande médiane incarne l’horizon et la partie supérieure, le ciel. La matérialité de cette ligne d’horizon qui marque normalement la limite de notre vision, qui incarne la défaillance de notre système visuel, devient le sujet même de la photographie. L’artiste semble dominer et fragmenter la nature. Sze Tsung Nicolás Leong confère une dimension presque surnaturelle à ces paysages. La présentation de ces clichés est d’ailleurs pertinente puisqu’ils sont présentés en ligne de telle façon que l’horizon de chaque photographie forment une seule et même ligne. Avec des vues de Paris, de Mexico, du Salar d’Uyuni, de la savane du Masai Mara ou encore du Gange, Sze Tsung Nicolás Leong montre l’unité d’un monde dont la figure humaine est quasiment absente.
Lake Michigan, 2012 © Sze Tsung Nicolás Leong, courtesy Polka Galerie. Quartier Latin, Paris, 2008
© Sze Tsung Nicolás Leong, courtesy Polka Galerie.