Jusqu’au 30 avril, la Galerie Thierry Bigaignon vous propose de découvrir les clichés d’Harold Feinstein et son "Optimisme contagieux" des années 1940 et 1950. La richesse de sa pratique photographique sera exposée en plusieurs parties pour le plus grand bonheur des amateurs.
Cette première partie dédiée aux photographies d'Harold Feinstein réalisées après guerre permettent de retrouver le sourire voire un souffle d'insouciance. Des clichés humanistes en noir et blanc pour redonner de la vitalité.
© Harold Feinstein, Two men stand on the beach talking while a boy walks by making a similar gesture, Coney Island, New York, 1950, Courtesy Galerie Thierry Bigaignon.
La retrospective de Feinstein : un projet d’exposition en plusieurs parties
En dehors d’un intérêt pécuniaire lié à la côte de l’artiste, la Galerie Thierry Bigaignon semble vouloir rendre hommage à Harold Feinstein peu connu en France. Eminent artiste américain, il est connu pour être le plus jeune photographe à intégrer dans la collection permanente du MoMA. Cependant, l’Europe et la France n’ont que rarement célébré le talent de ce photographe. Pour remédier à cela, la Galerie Thierry Bigaignon propose sa plus grande respective sous la forme de plusieurs expositions chronologiques. Les années 40 et 50 : l’Optimisme contagieux marque la première partie d’un projet prévu sur plusieurs années.
© Harold Feinstein, Soldiers lying on the deck of a crowded US military troopship to Korea pass the time talking and laughing while another reads, Unspecified location, 1952, Courtesy Galerie Thierry Bigaignon
Harold Feinstein, un photographe de l'humain
Harold Feinstein est né en 1931 à Coney Island, Brooklyn, de parents autrichien et ukrainien ayant immigrés aux Etats-Unis. La population et l’ambiance de Coney Island ont inspiré Feinstein depuis le plus jeune âge puisqu’il se lance, avec sérieux, dans la photographie à 15 ans. Repéré par Edward Steichen puis encouragé par W. Eugene Smith, Feinstein est devenu un membre incontournable de la New York School of Photography. En 1952 il est enrôlé dans l’armée américaine et envoyé en Corée. Au sein de l’infanterie, il immortalise la vie professionnelle et intime des soldats au front. Son humanisme et son rejet du photo-journalisme ne sont pas sans rappeler les travaux du photographe français Henri Cartier-Bresson, déjà exposé à New York. Dans les années 1980, il réalise une série de natures mortes en couleur pour le magazine Life, ainsi qu’une série réalisée avec une lentille kaléidoscopique créant des formes abstraites et extrêmement poétiques. Les dernières années de production intense sont dédiées à la scanographie, utilisant un scanner à la place d’un appareil photo. La transmission tient aussi une grande place dans sa carrière puisqu’il enseigne dans des établissements prestigieux tels que The University of Pennsylvania, The New York School of Visual Arts et the Philadelphia Museum school.
© Harold Feinstein, Several teenagers recline on a Coney Island beach, New York, 1949, Courtesy Galerie Thierry Bigaignon
Les années 40 et 50 : l’Optimisme contagieux : une première approche réussie
Ce projet d’expositions segmentées en périodes chronologiques propose au visiteur de découvrir l’oeuvre de Feinstein dans sa diversité. Les 35 photographies argentiques en noir et blanc exposées en ce moment permettent aux visiteurs d’appréhender l’atmosphère festive de Coney Island. Cette série de photographies est la plus connue de Feinstein, peut-être car elle est la plus joyeuse, insouciante et heureuse. Tous les milieux se côtoyaient à Coney Island, principalement des ouvriers venus d’Europe, d’Afrique ou d’Amérique du sud mais aussi quelques bourgeois. Comme Harold Feinstein le dit dans le documentaire projeté dans la galerie, « le plus compliqué avec Coney Island n’était pas comment prendre une photo mais bien comment s’en empêcher. » Dans cette atmosphère foisonnante, il voulait montrer la vie. Pendant près de soixante ans, il put photographier Coney Island qui était, pour lui, «une véritable palette de ce qu’était l’Amérique ».
© Harold Feinstein, Blanket Toss, 1955, Courtesy Galerie Thierry Bigaignon
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