Du 30 novembre au 2 décembre, la foire Galeristes investie le Carreau du Temple à Paris pour proposer sa troisième édition. Retour sur un événement qui envisage différemment le galeriste bien sûr, mais qui donne également une place de choix au collectionneur contemporain.
Galeristes est naît il y a trois ans d'un concept novateur mettant en avant une image différente du monde de l'art. Loin des white cubes froids, impersonnels et presque effrayants : le galeriste, bien qu'il brasse de l'argent, peut être engagé, humain et bienveillant. Stéphane Corréard, créateur de la foire, ancien galeriste, collectionneur et journaliste, a décidé de porter cette manière d'envisager la création en ouvrant des ponts directs entre des collectionneurs passionnés et des galeristes qui le sont tout autant. Car, bien que ces derniers aient fait de la vente leur fond de commerce, il n'en reste pas moins qu'ils choisissent avec amour et conviction ce qu'ils proposent. Être galeristes, c'est avant tout défendre un travail auquel on croit et le pousser à croiser la route de ceux qu'il pourrait toucher tout autant.
Une foire à part
L'espace aéré du Carreau du Temple n'a rien à envier au Grand Palais. À déambuler dans les vastes allées, l'ambiance étriquée de la FIAC ou autres réjouissance -quoi que pouvant être plaisantes-, semble bien loin. Ici, les cimaises paraissent être des étagères et les box alloués aux galeries, des bureaux aux larges espaces de rangement. Les œuvres présentées, de tout horizon qu'elles soient, révèlent une véritable envie d'accessibilité. C'est certainement d'ailleurs la démocratisation de la collection qui se lie à cette autre manière d'envisager le monde artistique contemporain. Les créations sont rendues accessibles aussi bien par le cadre dans lequel elles sont présentées, que par le budget qu'elles préconisent : il est possible de trouver de très intéressantes productions à partir de 100 €.
Crédits : Mehdi Mendas
La création au pluriel
Une trentaine de galeries ont été sélectionnées pour présenter le plus large éventail d'œuvres allant de la peinture figurative à l'abstraction, en passant par le dessin, la sculpture et l'installation tout en proposant leur vision de l'art. Véritables passeurs, trois d'entre eux nous ont accrochés :
Archiraar (dont on salue la prouesse nominale) a la particularité de laisser une grande place aux artistes qui proposent une parfaite maîtrise des outils qu'ils emploient. D'où le choix d'exposer, entre autre, l'artiste français Roman Moriceau qui propose une magnifique forêt sérigraphiée au cuivre. Analix Forever a ouvert sa galerie à Genève il y a presque trente ans et s'est toujours investit à faire émerger les artistes -souvent jeune- qu'elle propose. Les médiums de la poésie, de la vidéo et du dessin la pousse à nous présenter le solo show de Conrad Bakker, drôle et presque grinçant sur la sacralisation de nos objets de communication, nouveau moyen d'accès à culture. La galerie Pauline Pavec, elle, travaille au lignage et mêle futur et présent. Une ligne éditoriale engagée dans le dialogue, celui d'anciens artistes revisités et de plus jeunes ,émergents. Sur son stand, une toile historique de Malaval côtoie le charme des faïences de Mathilde Denize et les peintures de roses de Quentin Dérouler, le tout dans un absolu de matière.Crédits : Mehdi Mendas
Galeries présentes
Analix Forever, Archiraar, Galerie Ariane C-Y, Galerie Béa-Ba, Christian Berst Art Brut, Galerie Bessières, Galerie Jean Brolly, Éditions Cercle d'Art, Common Room, Galerie Michel Descours, Éditions Dilecta, Galerie Éric Dupont, Galerie Christophe Gaillard, Galerie 8+4, Hors-Cadre, Intervalle, Galerie La Forest Divonne, Loevenbruck, Magnin-A, Galerie Gabrielle Maubrie, Galerie Éric Mouchet, Galerie Osp, Galerie Papillon, Galerie Pauline Pavec, Galerie Provost-Hacker, Galerie Sator, Semiose, Galerie Véronique Smagghe, Urdla, We do not work alone
Vendredi 30 novembre, Samedi 1er décembre, Dimanche 2 décembre de 13h à 19h Plein tarif 10 €, tarif réduit 5 euros Carreau du Temple, Paris