Le MAM (Musée d’art moderne de la ville de Paris) consacre, jusqu’au 21 août, une rétrospective à Albert Marquet, l’un des peintres fauves les plus discrets.
Avec ses paysages au bord de l’eau et ses couleurs explosives, Albert Marquet a révolutionné l’art du XXème siècle. Bordelais, d’origine modeste, l’enfant Albert Marquet passe ses étés à admirer la mer et ses couleurs changeantes à Arcachon. En 1895, l’artiste débarque à Paris pour entrer d’abord à l’école des Arts Décoratifs puis aux Beaux-Arts aux côtés de Matisse, Camoin et Manguin. Tous, suivent l’enseignement de Gustave Moreau, qui les encourage au travail de la couleur. Mais contrairement à ses compères, Marquet décide d’adoucir les tons de sa palette pour peindre, toute sa vie, les ports, la Seine et décliner l’eau en plusieurs nuances. Même s’il montre un attrait pour les dessins à l’encre de Chine, Marquet devient rapidement un peintre de paysages.
Contrairement à ses camarades Matisse ou Manguin, Marquet choisit d’adoucir la tonalité de sa palette pour peindre la Seine, les ports et l’eau déclinée en des milliers de nuances. L’artiste a passé sa vie à voyager sur les rives méditerranéennes, de Marseille à Alger, mais aussi en sillonnant la France et l’Europe. C’est pourtant la Seine qui a su retenir sa plus grande attention, celle qu’il aimait peindre du haut de la fenêtre de ses ateliers successifs.
Du fauvisme, courant auquel il est principalement associé, Marquet garde seulement quelques caractéristiques : le goût de la couleur, les teintes pales et la simplification des formes. En quelques traits rapides, l’artiste fixe un mouvement, une attitude, un reflet. De Paris, d’Alger ou d’ailleurs, il peint l’eau qui coule, la mer ou le fleuve, mais aussi la foule en contrebas. Sur la centaine d’oeuvres exposées, l’exposition montre comment, de façon obsessionnelle, Marquet reprend toujours le même sujet au même endroit sur une durée d’environ trente ans. Sa peinture monomaniaque révèle son grand souci de la couleur juste, de la rapidité et de l’importance du moindre détail.
L’exposition se parcourt de façon fluide avec un calme tranquille. D’une toile à l’autre, Marquet nous emporte doucement dans une douce mélancolie, et rapidement l’émotion nous prend par surprise. Bercés par les couleurs vives et l’eau, on croirait presque être transportés au coeur des tableaux.
Malheureusement, Albert Marquet est resté trop longtemps dans l’ombre de son grand ami, Henri Matisse. Mais avec cette rétrospective, l’artiste retrouve sa juste place. Une balade iodée qu’on vous conseille vivement.
Albert Marquet Au Musée d’Art Moderne de la ville de Paris 11, avenue du Président Wilson 75116 Paris Du 25 mars au 21 août 2016 Ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h Nocturne le jeudi jusqu’à 22h Tarif : 12 euros – 5 euros (Tarif réduit)