Tito Prince voulait être footballeur. Ce sont les fractures successives de ses deux chevilles qui vont lui permettre de se plonger dans le rap, sans réelle vocation au départ. Les encouragements des rappeurs de son quartier, et ensuite d'autres artistes plus reconnus comme Soprano, Youssoupha ou Ol' Kainry, vont le pousser à continuer sur sa lancée.
Il a signé en décembre 2015 chez le label Interludes, aux côtés d'un autre rappeur français, Jewel, et de deux artistes R'n'B/Soul, Monsieur Nov et Gen Renard. Le label est encore jeune mais ambitieux, ce qui apportera sans doute la médiatisation que Tito Prince mérite, lui qui, jusqu'à ce jour, semblait plutôt œuvrer dans la discrétion. Cela lui a tout de même valu de s'entourer de fans fidèles, attentifs aux réels messages de ses textes.
Depuis ses débuts, ses projets se succèdent avec rigueur. Le petit prince du ghetto nous fait découvrir le rappeur en 2008. En juin 2013 il publie son EP Un prince dans un HLM, où il pose plus radicalement les bases de son rap : flow flexible, rimes techniques, storytelling pur et sincère, écriture d'une grande maîtrise…
Les prémices de Toti Nation, un EP de six titres sorti en 2014, introduit l'album Toti Nation, sorti l'année suivante. Ce dernier ne compte pas moins de 18 titres. L'album Toti Nation est disponible uniquement en digital. Ces deux derniers projets montrent une évolution du rappeur dans sa musique. Les productions sont plus travaillées, très modernes et aérées, avec beaucoup de profondeur, et des refrains généralement plus chantant, pour couper avec le gros kick des couplets. Son album nous laisse le temps d'y trouver des influences musicales diverses : du rock avec Payer Cash, de l'électronique avec Ils m'ont appelé p'tit, ou l'originalité indéfinissable de Boy Different.
Son ambition est de rapper la vérité telle qu'elle est. En ayant conscience que la musique influence celui qui l'écoute, il s'efforce d'insuffler des valeurs justes dans ses textes, avec une grande force dans les paroles – comme avec le titre Quand les frigos sont vides – ou en ayant l'audace d'aborder des sujets sensibles, comme la franc-maçonnerie sur le titre Discussion avec un maçon.
Dans son nouveau clip, Zaïko, qui annonce son nouveau projet à venir, il amorce à nouveau le storytelling autobiographique comme il a déjà pu le faire précédemment. Il nous parle aujourd'hui de sa jeunesse, de son évolution vers le bien, après avoir dévié vers la délinquance. Il s'en est sorti grâce à la musique, grâce à la religion (un thème qui revient régulièrement dans ses textes, qu'il pose ingénieusement sans nous l'imposer), mais surtout grâce à sa volonté et à sa force d'esprit. Zaïko, c'est un message à tous les jeunes qui cherchent à s'en sortir, et qui sont parfois contraints, compte tenu des circonstances de leur vie, de choisir le mal – si l'on s'en tient à la religiosité de Tito Prince. Celui-ci leur répond que là n'est pas la solution, et que la persévérance finit par payer.
La production, marquée d'une mélodie classique de piano, de percussions d'inspiration africaine, d'un fond de basse très moderne, s'intensifie au fur et à mesure du morceau, ajoutant plus de profondeur et de clarté.
https://www.youtube.com/watch?v=Mb4lh60aAncEn concert au Trabendo à Paris le 3 Juin.