Le 26 mai, quelques mois seulement après Confection, Sébastien Tellier revient avec son huitième album, L’Aventura, placé sous le signe du Brésil. Le thème est donné avec la pochette dont les teintes luxuriantes, les traits naïfs et les couleurs crépusculaires nous font d'emblée pénétrer dans l'atmosphère tropicale, alanguie et gaie de l'album. Tout en restant fidèle à son univers psyché-pop, Tellier choisit pour chaque opus d’explorer à la fois musicalement et esthétiquement un thème différent. Cet été, c'est en Aventura qu'il nous emmène - pays où il décide de se recréer une enfance tendre et ensoleillée.

© DR. Tous les droits réservés.

               Le titre liminaire Love, nous plonge tout de suite dans une ambiance exotique avec des flûtes qui évoquent les oiseaux, des synthé qui coulent comme le fleuve Amazone et des percussions latines comme les batucada ou les marumba qui reprennent les rythmes nocturnes et joyeux de la samba brésilienne. Ma Calypso,  premier clip de l'album, donne davantage dans le kitsch en rappelant les Lili Cub, ce groupe un peu ringard sur lequel tout le monde dansait dans les années 90. On poursuit l'écoute avec Sous les rayons du Soleil, sorte de pop-fruitée aux accents de bossa nova ; titre entraînant mais sans nouveauté.  Ambiance Rio mêle quant à lui la touche psyché-funk de l'arrangeur brésilien Arturo Verocai à la voix éthérée de Tellier telle qu'on le connaissait dans Sexuality et le résultat est plutôt dansant. On trouve aussi des titres plus excentriques comme Ricky l'adolescent ou Au revoir Oursinet, sorte de fresque délirante, géniale et nostalgique dédiée à son doudou ; des titres légers et rythmés comme  L’amour carnaval ou L'adulte dans lesquels Tellier substitue le synthé au profit de la guitare et la batterie au profit des maracas pour une mélodie rythmée et jubilatoire. Un coup de cœur, peut-être, pour Aller vers le soleil, titre lumineux et planant qui nous conduit sur les ailes d'un oiseau afin de survoler les Cités d'Or et la luxuriantes forêt équatoriale. L’album se clôt sur L’enfant vert, une valse-pop qui retrace en douceur le conte magique de Tellier au Brésil ; ce « lieu où l’on se recrée une enfance faite de rêves, d’oiseaux et de soleil ».

*

            Il y a dans l’Aventura la sensualité de Manty - en plus tropical et en plus moite-, la gaieté orgiaque de Cochon Ville -en plus festif et en plus coloré-, le caractère suave de L’amour et la violence -en plus gai et en plus mûr : c’est là une belle alchimie pour affirmer qu’avec L’Aventura, Tellier signe un album à la fois fidèle à lui-même et innovant. En alliant la veine électro-pop de Philippe Zdar (Phoenix) aux arrangements latino d’Arthur Verocai, Tellier entrelace le côté ritournelle de la french touch au côté entraînant de la carioca.

*

            Stefan Zweig a écrit du Brésil que c’était « une griserie de beauté et de bonheur », « un pays plein de beauté et de mouvement ». C’est précisément l’impression que donne le huitième album de Tellier. Bienvenue en Aventura.

© DR. Tous les droits réservés.

Ma Calypso - premier clip de L'Aventura.