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Victoria : le polar en un unique plan séquence de 140 minutes

2 juillet 2015, par Untitled Magazine

Ce film a fait couler beaucoup d'encre. Lors des César allemands (les "Lola"), le film de Sebastian Schipper a été couronné de succès :  meilleurs film, réalisateur, actrice, acteur, musique, photographie. Déjà récompensé au Festival de Berlin par l'Ours d'argent pour la meilleure contribution artistique, et couronné au Festival international du film policier de Beaune, le 3ème film de Schipper a l'allure d'une petite bombe.

On retient particulièrement l'audace du réalisateur : réussir cette performance de filmer en un seul plan séquence de 02h20 dans les rues de la capitale allemande. Une prouesse technique et physique. La caméra reste principalement braquée sur l'étoile montante catalane Laia Costa l'héroïne éponyme. Elle joue le rôle d'une jeune espagnole exilée désabusée à la recherche de sensation forte à Berlin. Une rencontre peut parfois tout chambouler. A peine une heure après avoir rencontré un groupe de 5 criminels amateurs, Victoria se retrouve enrôler à commettre un braquage de banque.

© Jour2fête / Version Originale / Condor © Jour2fête / Version Originale / Condor

Au début du film, nous sommes plongés dans une soirée d'un club électro souterrain, où Victoria danse seule dans une atmosphère stroboscopique bouillonnante. L'aube approchant, elle quitte le club pour aller ouvrir le café où elle travaille mais se heurte à Sonne (Frederick Lau) et ses copains Boxer (FranRogowski), Blinker (Burak Yigit) et Fuss (Max Mauff). Insouciante, voire inconsciente, elle suit spontanément ce groupe de potes alcoolisés dans des aventures illégales.

Le film se déroule donc en temps réel entre 05h00 et 08h00 du matin. Victoria se retrouve mêlée à une réunion entre des gangsters. Boxer doit à une faveur à son ancien compagnon de cellule, le rembourser pour la protection offerte durant leur séjour en prison. Pour cela, un braquage de banque est improvisé le matin même. Victoria sert de chauffeur, et en quelques minutes le hold-up se passe étonnamment sans encombre. La suite est un crescendo d'erreurs de stratégie, de catastrophes et d'issues fatales.

© Jour2fête / Version Originale / Condor © Jour2fête / Version Originale / Condor

Le scénario est bien ficelé, avec du dialogue improvisé. Schipper a filmé en continu pendant plus de 2 heures dans 22 emplacements avec 150 figurants, 6 directeurs adjoints et 3 équipes son. La première partie du film peut paraître longue jusqu'à ce que la véritable intrigue s'installe. Nous sommes embarqués dans une course effrénée, de quoi nous donner une bonne dose d'adrénaline. Impressionnant, Schipper reste fidèle à son esthétique puriste, avec des jeux de lumière naturelle. Le réalisateur utilise le flou pour marquer des transitions ou encore la musique pour marquer le ton, ou étouffer le dialogue comme dans le club techno avec la musique électronique du compositeur berlinois Nils Frahm. Le spectateur se retrouve enrôler dans un film saisissant. En une phrase bien résumée par Sebastian Schipper : « Victoria n'est pas un film, ce n'est pas non plus une histoire à propos d'un braquage de banque. C'est un braquage de banque ! ».




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