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Vania Leturcq " Paris est vraiment symbolique de cette envie de quitter la province pour la grande ville"

26 juin 2015, par Untitled Magazine

« L’année prochaine », c’est l’histoire de deux amies d’enfance, Clotilde et Aude. 18 ans et meilleures amies, elles décident de partir ensemble à Paris après leur bac. L’une décide de partir par désir et l’autre la suit par amitié. Un film focalisé sur l’amitié, les rencontres et les déceptions. Pour son première long-métrage, la réalisatrice belge, Vania Leturcq, a accepté de répondre à nos questions. Rencontre.

- « L'année prochaine » est votre premier long métrage, comment est née votre envie de devenir réalisatrice ?

Vania Leturcq : Adolescente, je m’intéressais beaucoup au cinéma. Un été, j’ai découvert François Truffaut, sa vie, ses films, son oeuvre. A 14 ans, je savais déjà ce que je voulais faire, réalisatrice. Malgré mon jeune âge et ma naïveté, mes parents ne m’ont jamais découragé.

Quel a été l'élément déclencheur qui vous a permis de réaliser votre premier long métrage ?

VL : La folie de mes producteurs. Nous avons passé de longues années à écrire le film et à trouver des financements. Mais nous n’avions pas atteint le budget nécessaire. Nous avons du faire un choix, abandonner le projet ou le porter malgré le manque de financements. Nous avons tenté l’aventure. La décision a été prise en juillet 20013, en septembre nous étions en tournage.

© Chrysalis Films © Chrysalis Films

Il s'est passé plusieurs années entre l'écriture du scénario et le tournage, quelles ont été les évolutions ?

VL : Il s’est écoulé sept ans entre le début de l’écriture du scénario et le début du tournage. En parallèle, j’ai continué à travailler comme réalisatrice et assistante à la réalisation sur des courts-métrages et des documentaires. Au départ, l’histoire était plus personnel. Au fil des années, j’ai inséré de la fiction et mes personnages se sont affinés. Ces nombreuses années ont permis une plus longue réflexion, pour arriver à ce résultat.

Que pouvez vous nous dire sur vos deux héroïnes ?

VL : Dès le départ, j’ai souhaité mettre en avant deux jeunes filles complexes, avec leurs qualités et leurs défauts. Je ne voulais pas que les personnages soient manichéens, je voulais qu’on les découvre tout au long du film. Il fallait que les personnages surprennent et soient inattendus. Clotilde (interprétée par Constance Rousseau) semble être la plus fragile mais va se révéler dans des côtés plus durs et va se montrer totalement manipulatrice. Alors que Aude (Jenna Thiam), une fille pétillante et populaire, va petit à petit s’éteindre tout au long du film, comme absorbée par sa nouvelle vie qu’elle n’a pas choisi. L’important n’était pas d’avoir « une méchante » et « une gentille ».

Comment avez-vous travaillé avant le tournage avec elles ?

VL : L’important était de faire croire cette amitié de longue date. Il a fallu travailler sur cet aspect pour qu’elle apparaisse comme une évidence. Les actrices devaient se sentir à l’aise l’une avec l’autre. Après de longues discussions, nous avons commencé les répétitions. Les scènes exactes du film n’ont pas été jouées et rejouées mais nous avons improvisé des moments d’échanges entre les filles pour créer cette amitié. Le but était de les nourrir de souvenirs et de construire un passé commun.

© Chrysalis Films © Chrysalis Films

Comment les avez-vous choisi ?

VL : Je les ai choisies ensemble. Il était important pour moi de trouver un « couple » d’actrices pour le rôle d’amies. Constance était la première sur le projet, c’est avec elle que nous avons fait des essais pour trouver l’interprète du personnage de Aude. Pendant les essais, elles travaillaient les scènes pendant que moi je les filmais. Quand Jenna est arrivée, c’est devenu une évidence. J’avais l’impression de filmer deux soeurs et je voyais que je pouvais jouer sur leurs ressemblances et leurs dissemblances. Humainement, ces deux actrices me plaisaient et partir en tournage avec elle me ravissait.

Pourquoi avoir décidé de tourner en France et non dans votre pays natal, la Belgique ?

VL : Dès le début de l’écriture du scénario, j’ai décidé que le film prendrait place en France. Paris est vraiment symbolique de cette envie de quitter la province pour la grande ville. Une ville qui peut être aussi enthousiasmante que violente. Avec Paris, j’ai senti que j’avais des éléments plus forts pour raconter cette amitié qui va progressivement se détruire. Avec l’éloignement géographique et l’écart des mentalités, l’histoire me paraissait plus intense. En Belgique, ces différences sont moins marquées.

Quels sont vos projets pour la suite ?

VL : En ce moment, je suis en train d’écrire un nouveau scénario avec Christophe Morand, mon co-scénariste sur la fin de l’écriture de « l’année prochaine ». Une histoire qui m’enthousiasme beaucoup, mais il est encore difficile d’en parler à ce stade de l’écriture.




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