Il y a quelques mois Odezenne lançait une série de concerts privés dans la capitale parisienne. Quatre soirées de débandade musicale dans un lieu tenu secret et un moment qui s'annonçait déjà épique. Comme à notre habitude -pour la troisième fois de l'année- Untitledmag était présent pour retrouver les loulous qui kick le beat comme des petits fous.
De: Odezenne <infos@odezenne.com> Date: 27 avril 2016 à 11h47 Objet : Rappel lieu concert à Paris
Re, donc c'est ce soir, donc c'est au Nouveau Casino, donc c'est à 19h (sur scène une heure après), donc il faut imprimer vos billets, donc il faut fêter ça dignement, xFêter dignement ? Le mot est bien trouvé et la sensation plutôt partagée quand on quitte le Nouveau Casino passé 23 heures mercredi soir. Plus tôt dans la soirée, le staff Odezenne nous informait du début des hostilités et du lieu secret, théâtre de l'orgie d'amour et de musique qui allait avoir lieu : Le Nouveau Casino, 19 heures. À vrai dire qu'importe l'endroit pourvu qu'on ait l'ivresse Odezenne. Baskets de compet et refrains en tête, on foule l'entrée du club, déjà bondé. Des regards et des sourires presque familiers comme l'impression de retrouver une joyeuse bande de potes. Excités, mes frères et soeurs de soirée passagère, s'entassent et se pressent. Très vite, la chaleur monte et les corps s'exhalent.
(c) Adrien Benoliel
Les premières notes de Vilaine résonnent. Bras en l'air et regard insouciant, la salle se déchaine. C'est parti pour un show sauvage, pur, brut, volcanique, ÉLECTRIQUE. Une baise musicale, une autoroute d'amour et de tendresse. À fond de 5ème, on file direction le 7ème ciel.
Pour les fans des débuts il y a les classiques Chewing-gum, Saxophone ou Tu pu du cu (O.V.N.I) . Presque rodés à l'exercice, nos poètes désabusés du XXIème siècle enchaînent les titres avec folie et énergie. Ivresse de son, de mots, l'univers Odezenne percute toujours aussi fort. La rime est belle, l'instant doux, Jaco, Alix et Mattia sont comme proches des dieux. L'étonnement d'une lassitude jamais atteinte même après plusieurs concerts. Ce soir là souffle -encore et toujours- ce vent d'irrévérence et de fraîcheur, cette sauce qu'Odezenne sait monter mieux que personne et qui rend V-I-V-A-N-T.
(c) Adrien Benoliel
Ça swing, ça crie, ça sue au coeur du Nouveau Casino cette nuit encore. Et puis ça pleure -presque- de rage ou d'euphorie quand le tourbillon de Souffle le vent nous emporte. Sous son air déchanté de tendre voyou, Jaco transmet toute la fureur de ce morceau et violente nos esprits de ses paroles si percutantes :
...Et nique sa mère , je veux la lumière, je veux ce que j'ai pas. Des choses primaires, le vent clair et l'esprit serein. Le chant du ciel et l'amour des chiens ! (c) Adrien Benoliel
Déjà bien remués, il est pourtant hors de question de se quitter sans embrassade et grande déclaration. On ne badine pas avec l'amour. Et avec le sexe non plus puisque vient l'heure de l'incontournable Je veux te baiser. Hymne cru au désir et aux passions, animés ce soir. Les plus effrontés -et les autres- n'hésiteront pas, le regard espiègle à reprendre l'explicite refrain :
Je veux te baiser. Tu veux me baiser. Nous voulons nous baiser
Mais alors que sonnent les adieux du concert, le rappel se fait insistant. Et c'est d'abord Mattia, qui seule en scène rappelle, qu'en plus de ces deux trublions aux plumes incisives, Odezenne peut compter sur un bidouilleur son de génie. Sous un jeu de lumière étourdissant, transcendé, il démontre l'étendue de son talent et entraîne la foule épanouie et heureuse. Rejoint par Alix et Jaco pour une Bûche, ils terminent ensemble d'embraser les âmes qui ont osé s'aventurer dans l'antre renversante d'Odezenne.
(c) Adrien Benoliel