Tim Dup, jeune artiste français de 21 ans, vient de sortir son premier single "TER centre", agaçant récit aux aspirations d'épopée moderne et mélancolique dans les coulisses d'un voyage du quotidien.
L'intention était belle. Raconter le quotidien des trajets dans les transports en commun par l'intermédiaire d'une vibrante poétisation musicale, bien assez pour que l'on s'y penche, donc. On avait déjà fait la rencontre de ce jeune simili-poète sur la scène de la gaité lyrique lors du Festival Paris Music, une heure avant le passage de notre adoré NoiserV. Nous avions quitté la salle, déçus par le manque d'originalité du set. Et ce manque d'originalité se confirme à l'écoute plus attentive d'un single qui ne remuera, pour sûr, pas les structures solides de la chanson française.
Malheureusement, si l'artiste fait preuve d'une certaine maîtrise technique, l'intérêt finit vite par avoir du mal à trouver son souffle. Associé tour à tour à la "mélancolie française" et "aux débuts du groupe Air", l'engouement qui entoure la naissance de ce jeune artiste nous laisse quelque peu pantois. Ce premier single est un très mauvais mélange d'imitations, entre du Vincent Delerm dépouillé de sa poésie évocatrice et du Beaupain dénué de toute sa profondeur mélancolique. La mélodie est d'une fadeur fatigante (3'52 avec la même mélodie au piano répétée à l'infini, non merci...), les paroles sont d'une faiblesse étonnante "Y'a de tout dans c'train, des gens qui dorment, des chiens qui pissent, des femmes enceintes et des enfants bruyants", "Parfois les femmes se maquillent, se parfument parce qu'elles sont moches et qu'elles puent" et la voix nasillarde du chanteur ne manque pas d'attaquer nos oreilles de mélomanes avertis. Il faudra prévenir Tim Dup que la vague Fauve c'est terminé.
https://www.youtube.com/watch?v=D0CUcqRni94