Ce mardi 09 novembre, le groupe The Lumineers a fait vibrer le coeur de leur public parisien. Retour sur un live aussi bref que saisissant.
En avril dernier, The Lumineers étaient venus nous présenter le troisième album du groupe, Cleopatra, quelques jours seulement après sa sortie lors d’un concert au Trianon. C’est avec joie que nous les avons retrouvé en cette fin d’automne dans la capitale française, après une tournée mondiale. Toujours aussi festifs et généreux, retour sur un concert à la fois simple et intimiste, mais d’une technique musicale hors norme.
Une première partie qui nous laisse de marbre
Le groupe se nomme Bahamas. Et il a bien du mal à nous faire voyager. Tout droit venu du Canada, ces cinq musiciens ne sont pas vraiment fais pour la scène. Les premiers morceaux ont du mal à faire bouger le public, qui pourtant écoute sagement et tente de se laisser convaincre. Malgré quelques très bons riffs et des solos de guitare qui, faute d'être grandioses, sont tout de même très acceptables, le duo de guitare semble improviser chacun de son côté sans prendre la peine d'écouter l'autre. De plus, on reste frustré de voir la choriste mise de côté et n'ayant droit à aucune véritable part de chanson, alors que sa voix est très agréable. Le groupe communique peu, ce qui freine l'échange avec le public. C'est en effet après une longue attente que le leader prend enfin la parole et lâche même quelques blagues. Les morceaux suivants semblent étrangement plus rythmés, et le public participe enfin. Malheureusement, il s'agissait des deux derniers titres joués par Bahamas. Au final, nous restons un peu de marbre face à une première partie peu entrainante.
Changement radical d'ambiance : l'effet The Lumineers
Avant même de monter sur scène, le groupe impressionne. Il est en effet rare de voir une telle panoplie d'instruments sur une scène pour un seul groupe, surtout lorsque le concert se joue dans un théâtre comme la salle Pleyel. Désormais au nombre de six, les membres de The Lumineers semblent être nés avec des instruments au bout des doigts. Du violoncelle aux percussions en passant par la guitare, la basse, le piano ou encore la mandoline, The Lumineers nous offre une technique digne d'un orchestre. Les instruments défilent entre leurs mains : ils se les échangent, les cumulent voire en combinent trois en un seul morceau. Si le nombre de membres a doublé depuis 2005, le groupe garde une unité musicale implacable et conquièrent totalement le public rien que par leur jeu. De plus, l'harmonie qui règne entre les compères fait penser non pas à un groupe d'amis mais à une véritable famille. Contrairement à leur première partie, le leader Wesley Schultz sollicite son public, conquis, à chaque instant. Jeremiah Fraites, le batteur iconique du groupe, joue même la carte de l'humour en désignant un jeune homme comme pupitre de son xylophone pour enfant. Le groupe nous offre aussi une très belle performance acoustique, sans micro ni ampli.
Un live intense, mais bref
Si le plus grand tube de The Lumineers reste certainement "Ho Hey", le dernier album du groupe est à ce jour le plus abouti. Avec Cleopatra, le groupe enchaine les succès puisque depuis la sortie de celui-ci, trois singles sont sortis. Pas un des nouveaux morceaux n'est oublié durant le live, de même que les anciens titres qui ont marqué l'histoire de The Lumineers ("Ho Hey", "Stubborn Love" ou "Submarines"). Pourtant, malgré une setlist très nourries et les interventions de Wesley, qui nous confie de manière touchante l'origine des titres, le concert prend fin après une heure et demie, rappel compris. Sans être déçus, on aurait souhaité profité un peu plus des rayons chaleureux du groupe. On repart néanmoins enchantés par le live d'un groupe qui a su depuis longtemps conquérir notre coeur et nos oreilles.
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