Scarecrow a fait le pari de mélanger deux générations, deux univers, deux langues, deux genres qui portent les mêmes origines : le Blues et le Hip-hop. Ils reviennent avec un nouvel album, The Last, trois ans après le premier.

On retrouve souvent le même format dans leur musique : un sample de guitare blues, rythmé et répétitif ; un refrain en anglais avec une voix blues, mélancolique et intense ; et des couplets rappés en français, poétiques et engagés. Le groupe est composé de Antibiotik Daw, le rappeur, de Slim Paul, le bluesman, de Jamo à la basse, et le Pap's aux percussions. La voix et le flow d'Antibiotik Daw n'est pas sans rappeler ceux d'Akhenaton.

Un album indépendant

Trois ans après Devil & Crossroads, les quatre toulousains sont de retour avec un nouvel album, The Last. Il est sorti en digipack en juin dernier, et le vinyle est disponible depuis le 26 août. Après 500 concerts dans 15 pays en seulement 6 ans, et en totale indépendance, Scarecrow continue de défendre haut et fort son étendard Blues Hip-Hop. Avec du groove et de la conscience, ils allient ainsi le fond et la forme.

Ce dernier album est auto-produit. Le groupe a tout de même été aidé, par la participation volontaire du public à une cagnotte, qui a servi à financer le pressage des 5000 exemplaires CD.

Un Blues sombre et un Rap poétique

Comme une lente descente aux enfers, le rythme est plus lent, les paroles et les ambiances plus sombres et plus profondes. La voix blues prend plus de place que dans l'album précédent. On trouve toujours ces guitares entêtantes et ces percussions, apportant le rythme hip-hop. Les paroles, bien que toujours aussi engagées, laissent apparaître les sentiments plus personnels des artistes : amours perdus, passions dévastatrices.

Coup de cœur pour Suitcase Blues, pour ses paroles poétiques et sombres, pour ses riffs de guitares et ce piano qui laissent place à l'improvisation. Un titre qui parle de l'introspection et des regrets qui s'accumulent. Ainsi que pour Like This, titre à tendance funk, qui ferait danser n'importe quel breaker.

Evil & Crossroads, extrait de leur premier album Devil & Crossroads. Le Blues hip-hop n'est pas très répandu. Du côté américain, on pense à Yelawolf qui s'engage en solitaire à mixer les deux genres dans certains de ses morceaux, notamment Till it's Gone. On pense aussi à Chill bump, le duo français, mais anglophone, avec le titre Eponym. Leur album The Last est en écoute sur Deezer, et en téléchargement sur Itunes. Retrouvez les dernières dates de leur tournée 2016, à ne pas manquer, sur leur site.

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