logo UNTITLED MAGAZINE
Le webzine des plaisirs culturels
Rechercher
Instagram Facebook Twitter

"Soulèvements" au Jeu de Paume, une ode à la révolte

22 octobre 2016, par Untitled Magazine

Jusqu'au 15 janvier 2017, le jeu de Paume se transforme en lieu de résistance ! Didi-Huberman est le commissaire de l'exposition "Soulèvements" propos politiques et esthétique engagée sont au rendez-vous !

Didi-Huberman est philosophe et historien de l'art. Son influence et sa pensée ont marqué les dernières décennies. L'importance du regard posé sur l'Histoire est primordiale dans le développement de ses idées, et c'est toujours avec justesse qu'il essaye d'observer notre monde en perpétuelle construction. En cinq temps, l'exposition revient sur la notion de soulèvements, soulèvement des éléments, soulèvement corporel, des mots, des conflits et des désirs. Une impulsion donc, mais une impulsion qui se veut politique, comme un appel du pied, comme un appel à la réaction. Les images présentées font état des différents instants où la question de la responsabilité se pose.

soulevements_kossakowski Eustachy KOSSAKOWSKI, Le « Panoramic Sea Happening – Sea Concerto, Osieki » de Tadeusz Kantor (issue d’une série), tirage jet d’encre pigmentaire, 1967. Propriétaire des négatifs et diapositifs : Musée d’Art Moderne de Varsovie © Collection Anka Ptaszkowska

Le mouvement comme leitmotiv 

En faisant se croiser plusieurs domaines et plusieurs médiums, l'exposition propose un voyage étalé sur différentes dimensions qui se relient en un point : le mouvement. Un mouvement capté qui peut être figé par la photographie (Eustachy Kossakowsky), simulé par une installation filmée (Roman Signer), deviné dans une peinture (Léon Cogné) ou arrêté dans un dispositif (Annette Messager). Compris par différents moyens, perçu par plusieurs prismes, il est enserré dans toute sa polyphonie. S'il en est un primordial, c'est bien le mouvement qui s'inscrit en nous et qui se grave dans l'Histoire. L'Histoire comme un temps écoulé qui permet la réalisation et la compréhension mais aussi celle qui s'enroule dans une narration particulière. Le propos de l'exposition est politique : "Comme si inventer des images contribuait -ici modestement, là puissamment- à réinventer nos espoirs politiques." En rassemblant par l'image les points essentiels qui tissent nos vies, "Soulèvements" bouleverse les esprits et affirme que le mouvement, sous toutes ses formes, est primordial.

soulevements1-2adams Dennis ADAMS, Patriot, série « Airborne », 2002, C-Print contrecollé sur aluminium. Prêt du Centre National des Arts Plastiques, Paris, inv. FNAC 03.241 © Dennis Adams / CNAP / courtesy Galerie Gabrielle Maubrie.

L'individu comme étendard de la révolte

En premier lieu, des objets, puis la nature et, enfin, les Hommes. Une progression qui a son intérêt social puisqu'elle nous replace dans notre environnement, mais qui a surtout la particularité de ne pas faire de priorités. L'homme se trouve questionné entre les objets qu'il crée et les désirs qu'il ressent. Au centre, dans ce large éventail, il s'érige et prend le mouvement à bras le corps. Parce que c'est dans le mouvement politique, dans l'image du soulèvement des foules que tout se joue réellement. Par ce choix d'exposition, par sa scénographie complète, intelligente et vraie, le Jeu de Paume nous pousse à nous lever et à nous révolter. Agir par le corps, se poser en murs face à ce que nous n'acceptons pas, parler pour être entendu, nous battre pour nos idées et nous inscrire dans une totalité. Vague vindicative, le peuple se pose en hauteur, il a le pouvoir de changer ce qui n'est pas acceptable. L'individu s'inscrit dans cette marche. Cette marche qui, à la fin de l'exposition, évoque celles qui parcourent le monde, fuyant la noirceur des guerres. Marcheurs, migrants, penseurs.

soulevements4-22-2chen1 CHEN Chieh-Jen, The Route, 2006, film 35 mm transféré sur DVD, couleur & noir et blanc, muet, 16’ 45’’ © Chen Chieh-Jen, courtesy galerie Lily Robert.

Une exposition qui, en plus d'être d'une intelligence redoutable, a la particularité de défendre l'art et la puissance des images de tous horizons. Du tableau de Goya à la vidéo de Maria Kourkouta, l'être mouvant se fait acteur formidable. L'esprit s'unit au corps et fait bloc contre l'injustice et la bêtise. Une véritable exposition qui (re)donne envie de lever le point, et de frapper à raison.

__ Soulèvements, du 18 octobre 2016 au 15 janvier 2017 Concorde, Paris Un site est dédié à l'exposition : ici




auteur
Le webzine des plaisirs culturels.


Retour

Articles similaires

Les Éclatantes #5. Ateliers, expos et lives de Claire Laffut et Pépite
Dans un jardin qu'on dirait éternel - au cœur de l’art du thé japonais
« Imagine Pablo », le nouveau podcast du Musée national Picasso-Paris
Podcasts : de la culture à écouter
« Habitudes » : un tout nouveau podcast autour de l'habillement
Sélection "girl power"
Part-Time Friends : "Notre truc, c'est d'essayer de faire des bonnes chansons"
Magma : les témoins de l’Histoire ont désormais leur podcast
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Site réalisé par
Ciel Bleu Ciel