Une femme, différentes facettes, une liberté d’être. Voilà la mouvance dans laquelle s’ancre Pupa Neuman. Refusant le terme de féministe qu’elle trouve trop excluant elle lui préfère celui d’ « atomiste » qui révèle ce que nous sommes tous, femmes et hommes : des atomes en constante évolution. L’artiste travaille sur la liberté des femmes, sur celle qui n’est pas tout à fait acquise, celle qui ne demande qu’à venir. Photographe, elle révèle, par un jeu d’images construites, les tourments dans lesquels la société et les femmes, elles-mêmes, s’enferment. « La femme est un miracle » affirme-t-elle, « et elle peut changer le monde ».
Ses photographies sont toutes portées par une seule modèle : une magnifique jeune fille aux grands yeux bleus qui se transforme pour refléter ce que toutes peuvent être : la mère, l’intellectuelle, l’épouse, la beauté fatale, la femme sensuelle, la menteuse, la paresseuse… Autant de personnalités qui expriment la liberté d’être. De ces images où le regard est absent, caché ou détourné, on retrouve toujours un mouvement, un dynamisme qui pousse à agir, une gestuelle qui défend sa place. Dans une société où tout n’est qu’enferment tacite, il est nécessaire d’agir, de continuer à agir. Les couleurs vivent de ces images parlent d’espoir mais révèlent particulièrement les fondations, les énergies qui font ce qu’est la femme. Rouge, jaune et bleu dominent. Couleurs primaires, elles révèlent combien le monde serait fade sans cette vie (aussi bien maternelle que spirituelle) qu’offrent les femmes ; elles montrent les fondations, le point de départ de toutes choses.
A l’heure où tout le monde parle des femmes sans vraiment rien en dire, Pupa Neuman, trace un sillon dans ce brouhaha et hurle à la prise de conscience. Elle révèle l’asphyxie de nos conditions et nous pousse à nous interroger sur ce sujet malheureusement intemporel et universel. Avec Daydream, elle suggère un horizon où la liberté serait souveraine, où les coutumes et les traditions ne seraient plus un carcan aliénant où les femmes prendraient leurs droits.
Daydream, jusqu’au 16 janvier 2015 The Big Gallery 27 rue Saint Paul (dans la cour du village Saint-Paul) 75004 Paris www.thebiggallery.com aude@thebiggallery.fr