logo UNTITLED MAGAZINE
Le webzine des plaisirs culturels
Rechercher
Instagram Facebook Twitter

Nouvelle édition du prix Marcel Duchamp 2016 au centre Georges Pompidou

19 octobre 2016, par Untitled Magazine

Le prix Marcel Duchamp expose ses quatre finalistes au Centre Pompidou. Pour cette nouvelle formule, l'art interroge la science, l'ethnologie et le transfert des phénomènes intérieurs et extérieurs. Barthélémy Toguo, Ulla Von Brandenburg, Yto Barrada et Kader Attia y dialoguent jusqu'au 30 janvier 2017.

La nouvelle formule du prix Marcel Duchamp s'emploie à exposer, non plus les lauréats, mais tous les artistes nominés, mettant ainsi en lumière la diversité de la scène artistique en France. Le lauréat a été annoncé le 18 octobre et il s'agit de Kader Attia !

Dans cette quadruple exposition se trace un fil conducteur, celui de l'art comme lieu des questionnements scientifiques et sociaux actuels. L'œuvre de Barthélémy Toguo, Vaincre le virus, met en forme deux épidémies qui meurtrissent l'Afrique : Ebola et le SIDA. Une ronde de vases hauts de deux mètres symbolisent le rapport à l'eau. Cette eau qui donne la vie mais qui peut la reprendre, qui peut être vectrice de maladie tout autant que salvatrice. Au centre, une table d'opération présente la modélisation 3D de cellules infectées par le virus Ebola. Au mur, un papier peint reprend l'esthétique de ces formes observées au microscope. Barthélémy Toguo a travaillé avec l'Institut Pasteur, montrant les relations toujours plus au fait que l'art entretient avec la science.

Yuto Barrada propose une installation, un monde clos où sont repris les travaux de recherches de l'ethnologue Thérèse Rivere, chercheuse oubliée au destin tragique. A cette personnalité marquée par l'internement psychiatrique, l'artiste a apposé des éléments de sa propre biographie, mêlant le destin de deux êtres, et prouvant qu'il est impossible de tracer les voix qui mènent aux chemins de vie empruntés. Espace mental et environnement muséal s'embrassent en un même lieu drôle et touchant.

Dans la seconde pièce, Ulla Von Brandenburg investit l'espace et invite le spectateur à prendre place sur l'œuvre, une estrade blanche entourée de couvertures. En hauteur, installé, le visiteur peut regarder la vidéo qui relate une performance chorégraphiée sur la-dite estrade. Cette plateforme aux deux espaces, qui invite à dépasser l'espace filmique, reprend les codes de l'abstraction et questionne les rôles sociaux. Par l'usage de couvertures de couleurs, les danseurs habillent la structure, s'enveloppent et rappellent à eux l'imaginaire de la misère et de la charité.

Enfin, Kader Attia propose une installation aux frontières du labyrinthe. On y découvre objets et films placés dans un parcours labyrinthique. La question des membres fantômes est abordée et dépassée : des membres fantômes raccrochés imaginairement aux corps, s'implique la question des fantômes de la vie sociale. Légendes présentes dans les imaginaires communs. Un déplacement poétique et psychologique qui permet la rencontre entre scientifiques et objets du réel.

Quatre artistes, quatre installations qui poussent à penser l'homme et ses faiblesses face aux menaces environnementales : la maladie, le poids social, la folie... Quatre visions qui pourraient bien participer à une sorte de médication par la contemplation. Des propos croisés passionnants mais difficiles d'accès.

barthlmy-toguo-3 Barthélémy Toguo, Vaincre le virus!, 2016 Porcelaine émaillée Courtesy Galerie Lelong & Bandjoun Station © Adagp, Paris 2016

kader-attia-3 Kader Attia, Extraits du film-essai « Réfléchir la Mémoire», 2016, courtesy l’artiste, Galleria Continua, Galerie Nagel Draxler, Lehmann Maupin, et Galerie Krinzinger, crédit photo : Kader Attia © Adagp, Paris 2016

Ulla von Brandeburg - "It Has a Golden Sun and an Elderly Grey Moon" Film super-16-mm, colour, sound, 22 min 25 sec. Ulla von Brandenburg, It Has a Golden Sun and an Elderly Grey Moon, 2016, courtesy Art : Concept, Paris, photo : Martin Argyroglo,

Yto_bwtoys_160222 003 Yto Barrada, Unruly Objects (Suite for Thérèse Rivière), 2016 Objets indociles (Supplément à la vie de Thérèse Rivière), 2016 Courtesy Galerie Polaris Paris, Galerie Sfeir-Semler Hamburg + Beirut, Pace London

--

Jury de cette année : Iwona Blazwick (Royaume-Uni), directrice de la Whitechapel Art Gallery à Londres ; Bernard Blistène (France), directeur du Musée national d’art moderne/Centre Pompidou à Paris ; Manuel Borja-Villel (Espagne), directeur du Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofia à Madrid ; Laurent Dumas (France), collectionneur et président d’Emerige ; Gilles Fuchs (France), collectionneur et président de l’Adiaf ; Erika Hoffmann (Allemagne), collectionneuse, Sammlung Hoffmann à Berlin ; et Akemi Shiraha (France-Japon), représentante de l’association Marcel Duchamp pour le prix.

-- Jusqu'au 30 janvier 2017 Galerie 4 du Centre Pompidou Place Georges Pompidou, 75004 Paris




auteur
Le webzine des plaisirs culturels.


Retour

Articles similaires

Les Éclatantes #5. Ateliers, expos et lives de Claire Laffut et Pépite
Dans un jardin qu'on dirait éternel - au cœur de l’art du thé japonais
« Imagine Pablo », le nouveau podcast du Musée national Picasso-Paris
Podcasts : de la culture à écouter
« Habitudes » : un tout nouveau podcast autour de l'habillement
Sélection "girl power"
Part-Time Friends : "Notre truc, c'est d'essayer de faire des bonnes chansons"
Magma : les témoins de l’Histoire ont désormais leur podcast
Inscrivez-vous à notre newsletter :
Site réalisé par
Ciel Bleu Ciel