"Ma vie de Courgette", réalisé par Claude Barras
Icare, qui préfère qu'on l'appelle Courgette, vit seul avec sa mère. Son père s'est enfui "avec une poule", et il passe ses soirées à ramasser les canettes de bière laissées par sa mère alcoolique, qui se laisse aller devant des feuilletons à l'eau de rose. Un soir, elle pique une colère noire et finit par se tuer en chutant dans les escaliers. Orphelin, Courgette est envoyé dans un foyer pour enfants.
Parler d'orphelins abandonnés par des parents morts ou malades, sans tomber dans la pesanteur excessive ou le lacrymal, le pari semble difficile à tenir. C'est pourtant ce que parvient à faire Claude Barras avec Ma vie de courgette, pudique et bienveillante incartade dans le quotidien de ces petits laissés pour compte. Une œuvre drôle, mesurée, poétique et touchante, un hymne magnifique à la vie qui sait toucher sans apitoyer.
https://youtu.be/b5ZrIORyhs4"Olli Mäki", réalisé par Juho Kuosmanen
Nous sommes en août 1962, Olli Mäki, boulanger et boxeur tente de décrocher le titre de champion du monde de boxe poids plume. Pour cela il doit quitter sa campagne finlandaise et rejoindre son coach et agent à Helsinki, ce dernier ne cessant de lui répéter que le jour du combat sera « le plus beau jour de sa vie ». Pourtant Olli semble avoir du mal à se concentrer sur l’événement à venir car voilà, il est tombé amoureux.
Avec Olli Mäki, le réalisateur nous livre un récit tendre et émouvant, qui parle un peu de boxe mais surtout d’amour. Le film est une belle réflexion sur le besoin de nos sociétés de déifier nos semblables. D’élever et se faire élever au-dessus des autres. Dans une industrie cinématographique qui participe pourtant grandement à ce phénomène, Olli Mäki affirme qu’il est parfois bon de se recentrer sur l’essentiel. Avec beaucoup de grâce et légèreté.
https://www.youtube.com/watch?v=cDAj9V9ea9k"Le teckel", réalisé par Todd Solondz
A travers le portrait d'un petit teckel, la caméra s'attarde sur tous les pauvres être humains que ce dernier va être amené à côtoyer. Quatre portraits drôlement décalés et sans fard.
Esthétique, humoristique et philosophique, Le teckel étonne par le choix de son sujet mais ravit par sa causticité maîtrisée. Le chien se fait vecteur d'étude des vicissitudes humaines, décortiquées avec une tendresse et un humour si fin que la pesanteur n'a jamais lieu d'être.
https://youtu.be/9J1Z14uXgVY